Ver. 11. Car les pauvres ne cesseront jamais de sortir du pays , c'est -à- dire qu'il y aura toujours parmi vous des indigents qui auront besoin de votre secours charitable. Le Targum de Jérusalem comprend cela, comme s'il n'y aurait pas eu de pauvres parmi eux s'ils avaient obéi aux préceptes de Dieu. Quoique Dieu, par sa providence, puisse facilement pourvoir aux nécessités de tous, il permet néanmoins la continuation perpétuelle des pauvres ; et cela pour diverses raisons dignes de sa sagesse : entre autres, mettre à l'épreuve l'humanité et la compassion des riches. Alors notre Sauveur dit : vous avez toujours les pauvres avec vous ; et quand vous voudrez, vous pourrez leur faire du bien. Marc 14:7 .

Voir le Commentaire de Grotius sur Matthieu 26:11 . Houbigant, pour défendre son interprétation, observe que ces mots ne sont nullement en contradiction avec ceux du 4e verset : car il n'y est pas dit qu'il n'y aurait pas de pauvres en Israël ; mais il est commandé que le frère ne réduise pas son frère à la pauvreté.

RÉFLEXIONS.— Nous avons ici, 1. Une ordonnance de libération des débiteurs insolvables pour l'année sabbatique. Noter;(1.) L'Evangile nous prêche, pauvres débiteurs, cette année agréable du Seigneur, même le pardon gratuit de tous nos péchés par le sang de Jésus. (2.) Dieu nous enseigne à ne pas être des exigeants sévères envers nos frères, mais à leur pardonner comme nous espérons être pardonnés. (3.) Ceux qui peuvent prendre la garantie de Dieu pour le paiement de ce qu'ils remettent à l'indigent pour lui, trouveront en lui un esclave responsable. 2. Il les met en garde de ne pas en faire un plaidoyer pour manque de charité ; que l'année de la libération approchait, et qu'ils risquaient de perdre ce qu'ils avaient prêté : une si mauvaise pensée que Dieu réprimande, leur enjoignant d'ouvrir leur cœur et leur main aux nécessités de leur frère, et selon leur capacité de prêter, espérant plus rien; et ce non à contrecœur, ou par nécessité, mais avec gaieté, assurés que Dieu ne les laissera pas être des perdants par leur bonté ; et de peur que, s'ils refusaient, le cri des nécessiteux ne s'élève contre eux, et que leur péché soit rappelé devant Dieu.

Noter; (1.) Dieu connaît et remarque chaque mauvaise pensée de nos cœurs, et par conséquent nous devons surveiller et supprimer les premières apparitions de celles-ci en nous. (2.) C'est une chose épouvantable d'avoir le cri des pauvres contre nous ; car Dieu les entend et les vengera promptement. (3.) Ce n'est pas tant le don que le tempérament du donneur que Dieu considère. (4.) La charité la meilleure et la plus utile, probablement, est d'aider les pauvres travailleurs avec un petit prêt, grâce auquel ils peuvent être mis en mesure de subvenir confortablement à eux-mêmes et à leurs familles. (5.) Bien que nous perdions ce que nous prêtons ainsi, nous nous trouverons enfin gagnants.

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