Ayant aboli l'inimitié, c'était la loi rituelle des Juifs qui les maintenait avec les Gentils à une distance irréconciliable, de sorte qu'ils ne pouvaient parvenir à aucun terme d'une juste correspondance : la force était si grande, que même après le Christ était venu, et avait mis fin à l'obligation de cette loi, pourtant il était presque impossible de les réunir ; et c'est ce qui, au début, a le plus entravé le progrès de l'évangile et troublé les convertis des Gentils.

L'Apôtre dit que le Christ a aboli cette partie de la loi qui consistait en commandements et ordonnances positifs, afin qu'il puisse faire ou encadrer les deux, à savoir, les Juifs et les Gentils, en une nouvelle société ou un nouveau corps du peuple de Dieu, dans une nouvelle constitution sous lui-même, — faisant ainsi la paix entre eux. Ceci apparaissant être le sens de l'Apôtre, il n'est peut-être pas inutile de chercher la raison pour laquelle il l'exprime de cette manière plus figurative, Faire en lui-même, de deux, un homme nouveau ; ce qui étant plus approprié aux idées qu'il avait, était en moins de mots plus vif et exprès à son but.

Il a toujours le Seigneur Jésus-Christ dans son esprit, en tant que chef de l' église, qui était son corps ; de et par qui seul, en s'unissant à lui, tout le corps et chacun de ses membres recevaient la vie, la vigueur et la force, et tous les bienfaits de cet état : ce qui montre admirablement bien que quiconque était uni à la tête,doivent nécessairement être unis les uns aux autres ; et aussi que tous les privilèges et avantages dont ils jouissaient étaient entièrement dus à leur union et à leur adhésion à lui, leur chef ; qui étaient les deux choses qu'il inculquait ici aux Gentils convertis d'Éphèse, pour leur montrer que maintenant, sous l'Évangile, les hommes sont devenus le peuple de Dieu, simplement en vivant la foi en Jésus-Christ, et en l'ayant pour chef, et pas du tout en gardant la loi rituelle de Moïse, que le Christ avait abolie, et ainsi avait ouvert la voie pour que les Juifs et les Gentils deviennent un en lui ; puisque maintenant la foi vivante en lui seul les unissait en un seul corps sous ce chef, sans l'observation de la loi, ce qui est le sens de la paix.

Cette note peut amener les lecteurs ordinaires à comprendre le style de saint Paul et, en leur faisant observer la raison, leur donner une entrée plus facile dans le sens de ses expressions figurées.

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