Mais la ville de Shushan était perplexe : non seulement les Juifs, mais beaucoup d'autres à Shushan, pourraient être concernés par cet horrible décret, soit parce qu'ils étaient engagés avec eux dans des préoccupations mondaines, soit par simple humanité et compassion envers un tel nombre d'innocents, maintenant nommés moutons à l'abattoir. Ils pourraient également craindre que, lors de l'exécution du décret, quelque sédition ou tumulte puisse s'ensuivre ; que dans un si grand carnage il était difficile de dire qui échapperait à la mort ou au pillage, ceux qui étaient employés à cette œuvre sanglante seraient plus soucieux de s'enrichir que d'observer leurs ordres. Voir Patrick et Le Clerc.

RÉFLEXIONS.— Le peuple de Dieu ne doit pas attendre longtemps le soleil de la prospérité. Bien qu'ils aient eu une reine sur le trône et un ami à la cour, une tempête se lève qui menace de les engloutir par la destruction universelle.

1. Haman l'Agagite, ennemi héréditaire des Juifs, est avancé au premier poste d'honneur, devient le favori du roi et reçoit, sur ses ordres, une adoration et une révérence qui se rapprochent de l'idolâtrie.
2. Le soleil levant est universellement vénéré par les courtisans flatteurs ; et, comme l'avancement ne pouvait être espéré que par l'intérêt du favori, tous les hommes se prosternaient devant lui. Mardochée seul ne pouvait se conformer aux honneurs extravagants qu'on lui rendait ; pas envieux de son avancement, ni fièrement irrespectueux, mais consciencieusement retenu d'une telle adoration impie.

C'est en vain que ses compagnons de service conseillent l'obéissance, ou remontrent le danger du refus : il préfère perdre sa charge, ou la vie elle-même, que de blesser sa conscience. Noter; Aucune considération ne doit nous influencer ou nous influencer pour nous conformer à ce qui est mal. Mieux vaut encourir la colère des princes que d'offenser le roi des rois ; mieux vaut risquer la vie que de perdre corps et âme en enfer.

3. Haman fut bientôt informé de ce mépris obstiné, et que ce Juif invoquait la religion comme motif pour refuser cette adoration à un homme mortel. Son orgueil tira sur l'intelligence, et il résolut de se venger non seulement de lui, mais de toute sa nation. Noter; (1.) Le ressentiment des favoris a été souvent fatal aux sujets les plus dignes ; mais, à la fin, on leur fait généralement boire la coupe qu'ils avaient préparée pour d'autres. (2.) L'orgueil insolent engendre une cruauté implacable.

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