Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Esther 6:11
Puis prit Haman les vêtements et le cheval, etc. — Quand j'ai lu le récit de Pitt sur la cavalcade à Alger sur le passage d'une personne mahométane, et qui est apparemment conçu pour lui faire honneur, ainsi que leur loi, je ne peux m'empêcher de penser à la manière dont Haman proposait de faire honneur à une personne, et que Mardochée reçut réellement. Je ne répéterai pas le passage, car l'extrait suivant de Pitt le rappellera suffisamment : « L'apostat doit monter à cheval sur un cheval majestueux, avec une riche selle et de beaux ornements : il est aussi richement habité, et a un turban sur la tête ; mais rien de tout cela ne doit être appelé le sien ; seulement il lui est donné environ deux ou trois mètres de large drap, qui est posé devant lui sur la selle.
Le cheval, avec lui sur le dos, est conduit tout autour de la ville, ce qui prend plusieurs heures. L'apostat est accompagné de tambours et d'autres musiques, et de vingt ou trente vekil harges, ou intendants, qui sont sous les ordres des Othon, des Bashees ou des sergents. Ceux-ci marchent en ordre de chaque côté du cheval, l'épée nue à la main. Le pleureurva devant à haute voix, rendant grâce à Dieu pour le prosélyte qui est fait », &c. Aussi étrange que puisse nous paraître la méthode d'honorer une personne en lui mettant des vêtements supérieurs à son degré, et qu'il n'est pas prévu qu'il devrait garder, avec le transport ainsi équipé autour d'une grande ville à cheval, assisté d'un crieur ; pourtant les Africains, nous trouvons, sont d'accord avec Asiaticks. Il n'est donc pas étonnant de trouver Haman proposer une chose ou une sorte, ou qu'Assuérus y consentit facilement.Voir Observations, page 283.
RÉFLEXIONS. — 1° Comme toutes les inventions humaines sont vaines ! Avec quelle facilité Dieu peut-il décevoir les artifices de ses ennemis, à leur confusion ! Il a accès aux esprits des hommes ; et par des moyens invisibles, mais irrésistibles, peut accomplir tout son plaisir. Mardochée rêvait aussi peu de l'honneur qui lui était destiné, que de la destruction qui le menaçait ; et Haman se doutait peu que sa visite matinale à la cour serait accompagnée de telles conséquences. Nous avons ici,
1. Le roi, agité sur son lit ; son sommeil s'est enfui ; car celui qui scelle les paupières avait défendu les siennes de se fermer.
2. Pour amuser l'heure fastidieuse, et peut-être pour essayer un expédient pour endormir ses yeux éveillés au repos perdu, il réclame le livre des annales ; et Dieu l'a ainsi ordonné, que la partie fixée était la détection de cette dangereuse conspiration à laquelle Mardochée avait été si instrumentale. Noter; Les circonstances les plus infimes peuvent être enceintes des plus grands événements ; l'ouverture à une feuille particulière de ce livre a conduit éminemment à la préservation du peuple juif, et, en lui, de toute l'église de Dieu dans tous les âges futurs.
2°, probablement, quand le dessein de la providence de Dieu fut exaucé ; le roi dormit en paix ; mais à peine réveillé le matin, qu'il est soucieux d'honorer le Mardochée négligé.
1. Il demande qui était dans le tribunal ; et qui devait être là sinon Haman, de bonne heure au service du roi, grand d'impatience de voir Mardochée sur la potence, et ne doutant pas de réussir facilement dans sa requête : lui le roi fait introduire, se doutant peu du dessein de son maître, et le considérant probablement comme une circonstance heureuse pour laquelle il a été appelé.
2. A peine Haman est-il présenté, que le roi lui propose une question, que l'amour-propre interprète fortement en sa faveur ; et par conséquent, il conseille généreusement d'entasser les distinctions les plus signalées sur l'homme que le roi se plaisait à honorer.
Noter; (1.) L'orgueil et l'ambition ne se satisfont jamais des honneurs les plus accumulés. (2.) La vanité, et une haute opinion de nous-mêmes, est un rocher le plus dangereux, contre lequel nous ne pouvons pas trop soigneusement nous prémunir. (3.) Ce devrait être le plaisir des rois, et de tous ceux qui ont de l'autorité, d'honorer ceux qui le méritent et d'encourager ceux qui réussissent.
3. Le roi exprima son approbation de l'avis, et Haman attendit avec ravissement l'issue ; mais combien fut-il étonné d'entendre le nom de Mardochée en tant que personne honorée, et lui-même se fixa pour conduire son cheval et proclamer ses hauts mérites.
4. Le mandat doit être respecté ; et Haman, bien que piqué par l'envie et le chagrin, est obligé d'obtempérer. Mardochée est vêtu, son cheval prêt, et Haman le héraut de son honneur. Si telle est la dignité de celui que l'homme aura élevé, quelle sera leur part que le roi éternel se plaît à honorer ?