Alors dirent ses sages, etc. : Comme Mardochée s'était déclaré juif, pour convaincre le peuple à la cour qu'il ne pouvait pas avec une bonne conscience se conformer à l'ordre du roi concernant la révérence qui devait être accordée à Haman ; et comme l'intervention de la Providence en faveur de la nation juive, même pendant leur captivité, avait été très visible ; les sages d'Haman pouvaient par expérience faire une conjecture, que si leur Dieu devenait leur ami, comme cela semblait être le cas par cette étrange tournure des affaires en faveur de Mardochée, aucune arme forgée contre eux ne prospérerait ; parce qu'ils avaient vu tant de complots, qui auraient écrasé n'importe quelle autre nation, tourner à leur avancement aussi bien qu'à la destruction de leurs ennemis.

Voir Jdt 5:20-21 . Considérant donc que Mardochée était de la semence des Juifs, un peuple que Dieu avait merveilleusement élevé de grandes oppressions, et qu'à cette époque il y avait un dessein désespéré, par la direction d'Haman, de poursuivre contre eux ; ses sages pourraient facilement et sans l'esprit de prophétie divine, que comme Mardochée, qu'ils savaient être un homme d'un grand courage et d'une grande sagesse, était en faveur du roi, il ne tarderait pas à trouver l'occasion d'appliquer à lui pour une révocation du décret sanglant d'Haman, et par conséquent sa ruine dans les bonnes grâces du roi. L'instabilité connue des faveurs de la cour, et le peu de quartier qu'on y accordait aux rivaux ou aux ennemis, ne rendaient pas difficile, d'après l'avancement de Mardochée, de lire le destin d'Haman. Voir Patrick et Poole.

RÉFLEXIONS. — Avec des sensations très différentes, ces deux-là revinrent ; l'un à sa place à la cour, l'autre à sa maison de la ville. Mardochée, reconnaissant et réconforté, recevant la faveur qui lui était faite en signe de bien, que Dieu ferait exploser les desseins de son ennemi invétéré : Haman, couvert de confusion, piqué par l'envie, et pleurant comme sous la plus amère affliction. Ainsi Dieu rendra la tribulation à ceux qui troublent son peuple ; mais, à nous qui sommes troublés, reposez-vous avec lui.

1. Haman dévoile ses chagrins à sa femme et à ses amis. La communication de nos afflictions est généralement un soulagement ; ici, elle tendait à aggraver leur fardeau. Car,
2. Ils se révèlent de misérables consolateurs, et lisent son destin au lieu d'apaiser ses plaintes. Ils prévoient la déception de tous ses projets : Mardochée est de la semence des Juifs, et aucune arme formée contre eux ne peut prospérer ; ils prédisent sa propre chute dans la lutte, et augmentent sa détresse en désespoir : ce qui s'était passé n'était que le gage de ce qui s'ensuivrait. Noter; (1.) C'est un combat vain contre ceux que Dieu protège. (2.) Les favoris descendants descendent rapidement. (3.) De tristes présages d'une ruine imminente saisissent souvent le pécheur avant que la destruction ne l'atteigne au plus haut point.

3. Le chagrin d'Haman le rendit probablement dilatoire, et il ne présageait maintenant rien de bon du banquet dont il s'était si récemment glorifié. Les eunuques sont envoyés pour le hâter, et il s'en va ; où nous le trouverons, au chapitre suivant, recevant le jugement qu'il avait si bien mérité.

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