Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Ézéchiel 4:1
Prends-toi une tuile — Une ardoise. Voir Jérémie 1:11 ; Jérémie 13:4 . Maimonide, ne s'occupant pas du mode d'information primitif utilisé par Ézéchiel ici, par Jérémie dans les passages mentionnés, et par plusieurs autres prophètes, est très scandalisé par plusieurs de ces actions, indignes, comme il le supposait, de la dignité de l'office prophétique : et est donc pour les résoudre en général en visions surnaturelles, imprimées sur l'imagination du prophète ; et cela parce que quelques-uns d'entre eux, peut-être, peuvent admettre une telle interprétation.
Son raisonnement à ce sujet est le suivant : Comme le prophète pensait que dans une vision, ch. Ézéchiel 8:8 il lui fut commandé de creuser dans le mur, afin qu'il puisse entrer et voir ce qui se passait à l'intérieur; et qu'il a creusé, et est entré par un trou, et a vu ce qui était à voir ; de même lorsqu'il reçut l'ordre dans le présent passage de prendre une tuile, et au ch. 5 pour lui prendre un rasoir tranchant, nous devrions conclure que ces deux actions n'étaient que des visions surnaturelles ; il arguant d'une mise en accusation de la sagesse divine pour employer ses ministres dans des actions d'un genre si bas.
Mais ici, dit l'évêque Warburton, le raisonnement de l'auteur est défectueux, car ce qu'Ézéchiel a vu, dans les chambres d'imagerie, ch. 8 était dans une vision; c'est pourquoi, dit Maïmonide, sa délimitation du plan du siège et son rasage de barbe, chap. 4 et 5 étaient également en vision. Mais pour rendre cette inférence logique, il est nécessaire que les circonstances dans le viiie, et celles dans les chapitres iv et v, soient montrées comme étant spécifiquement les mêmes.
Examinez-les, et ils se révèlent très différents. Celui du VIII devait montrer au prophète l'idolâtrie excessive de Jérusalem, par une vue de l'idolâtrie même. Ceux des iv et v devaient transmettre la volonté de Dieu par le prophète au peuple dans une action symbolique. Or, en premier lieu, l'information était correctement en vision, et répondait pleinement au but, à savoir, l'information du prophète ; mais dans ce dernier, une vision avait été inappropriée, car une vision au prophète n'était en soi aucune information pour le peuple. Voir la Légation divine, vol. 3 : et, pour en savoir plus au sujet de ces actions prophétiques, la note au chap. Ézéchiel 12:3 .