Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Genèse 16:8
Il dit : Agar, la servante de Saraï... L'ange l'appelle la servante de Saraï, pour lui rappeler son devoir et sa dépendance, auxquels elle n'aurait pas dû renoncer. Il lui conseille donc de revenir et de se soumettre patiemment au traitement, pourtant dur à supporter, qu'elle avait fui pour éviter ; en même temps la réconfortant avec un récit prophétique de son fils et de ses descendants.
RÉFLEXIONS. — Nous avons ici la fuite d'Agar et son retour sur l'ordre de l'ange.
1. L'endroit où elle était : le désert. Le péché est le désert dans lequel nous sommes sûrs d'entrer, au moment où nous quittons le chemin du devoir. Elle rentrait chez elle, mais Dieu s'interpose. Remarquez, c'est une grande miséricorde d'être arrêté net par la Providence ou la conscience d'une manière pécheresse.
2. L'adresse et la question de l'ange. L'adresse, pour l'humilier : la question, pour l'alarmer. La servante de Saraï aurait dû accepter la correction avec soumission, et ne pas avoir quitté cette sainte famille pour retourner aux idoles de l'Égypte. Noter; (1.) Cela arrêterait souvent notre carrière, si nous demandions : Où vais-je ? Que suis-je en train de faire? (2.) Abandonner volontairement les moyens de la grâce, est une démarche dangereuse. (3.) Si Dieu n'intervenait pas gracieusement, hélas ! que deviendrions-nous souvent, sous la conduite d'un esprit pervers ?
3. Sa réponse. Elle invoque la colère de sa maîtresse comme cause de sa fuite. Même si ce n'était pas une excuse pour elle, c'était pourtant une accusation trop juste contre Sarah. Apprenez, (1.) L'inconvenance du comportement des autres envers nous n'est pas un plaidoyer suffisant pour un mauvais retour. (2.) Ce sont des partenaires de la culpabilité, qui par leurs provocations conduisent les autres au péché. (3.) Si les maîtres ou les maîtresses s'abstiennent de menacer, leurs serviteurs auront quelque raison de se plaindre.
4. L'ordre de l'Ange, ou plutôt un conseil bienveillant. Noter; (1.) Quand nous sommes en dehors du devoir, il nous appartient de nous hâter d'y retourner. (2.) Nous sommes tenus d'espérer la bénédiction de Dieu lorsque nous le faisons, aussi désagréable ou dangereux que cela puisse paraître. Il vaut mieux revenir souffrir que par la fuite pour continuer dans le péché.