Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Genèse 4:18
Jusqu'à Enoch est né, &c.- Il est observable, que tandis que la généalogie de Seth est déduite avec précision à Noé, et tandis qu'un compte rendu exact est donné de l'âge de ses descendants, la généalogie des descendants de Caïn est portée mais un peu façon, et aucune mention n'est faite de leur âge. La raison en est évidente : Moïse a écrit cette histoire pour la semence choisie, d'où devrait naître le grand Messie ; et d'en déduire la grande promesse originelle.
RÉFLEXIONS.— Le meurtre d'Abel était secret, et sans doute soigneusement caché. Mais il y a un grand œil, auquel rien n'est caché, rien n'est secret : et il ordonne en ce monde à sa providence, souvent de manière presque miraculeuse, de mettre à jour le sang qui est couvert. Notez ici le mensonge direct, volontaire et la réponse la plus insolente de Caïn ; et remarque la réponse de Dieu, pointée avec conviction, le couvrant de confusion : Qu'as-tu fait ? la voix du sang de ton frère crie vers moi du sol. Le sang a une voix pour atteindre les cieux.
(1.) Les corps assassinés crieront-ils ainsi, et les âmes assassinées se taisent-elles ? Écoutez, pécheurs insouciants ! dont les lèvres et les vies jettent à l'étranger des brandons, des flèches et la mort. Tremblez, pasteurs négligents ! combien d'âmes immortelles perdues versent leur sang à votre porte ? (2.) Où fuira l'homme dont le péché a témoigné à sa face, dont la culpabilité est évidente ? Au sang de Jésus. Cela crie plus fort pour la miséricorde que celui d'Abel pour la vengeance : heureuse l'âme dont les cris de péché sont noyés dans les cris plus profonds du sang du Sauveur ! Même un meurtrier n'a pas besoin de désespérer.
Encore une fois, nous pouvons observer que le châtiment de Caïn était moindre que son iniquité ne méritait ; pourtant il murmure contre elle, comme plus qu'il ne peut en supporter. Le cœur endurci de l'homme est ainsi toujours disposé à accuser Dieu follement. Un vivant ose-t-il se plaindre d'un fardeau présent ? Qu'il s'étonne plutôt qu'il soit sorti de l'enfer.
Comptez-en, ceux qui se disputent avec les punitions du péché, comme trop sévères, les ressentiront bientôt à leurs dépens ; et être amené à posséder la justice d'eux aussi. Trois jugements douloureux étaient sur lui; rejet de la face de Dieu; l'expulsion du confort de la société et de l'église de Dieu ; et une conscience agitée et tourmentée. De là nous pouvons apprendre que l'âme qui s'éloigne de Dieu est en proie à une inquiétude constante : si elle cherche le repos, elle n'en trouve pas.
Nous avons aussi ici le bannissement de Caïn en conséquence de son péché. La présence du Seigneur, il ne la désirait plus, mais la redoutait ; et a donc cherché à s'en éloigner. Il en avait fini avec l'adoration et les sacrifices. Aucun ne tombe si bas, aucun ne devient si infâme que ceux qui, ayant fait profession de piété, retournent, comme le chien, à leur vomi.