Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Job 1:19
Du désert— De la partie la plus éloignée, ou à travers; d'où il apparaît que la situation de Job était du côté nord du désert d'Arabie ; les vents orageux dans ces pays soufflant des quartiers sud. Bruyère. Certains ont insisté sur le fait qu'il est très peu probable que tant de malheurs tombent à la fois sur ce bon homme, que le messager d'une mauvaise nouvelle n'avait pas plutôt fini de parler, qu'une autre et une autre arrivent. Mais il faut remarquer que l'improbabilité d'une chose, ou qu'elle se produise très rarement, n'est pas un argument contre la vérité ou la crédibilité de celle-ci ; surtout dans un cas aussi extraordinaire que celui-ci, où le grand adversaire de l'humanité, qui se plaît à faire le mal, s'était permis une si grande étendue.
Mais, supposons que nous revendiquions ici une allocation pour la manière poétique de décrire les choses dans des expressions quelque peu figuratives et hyperboliques. Il est très usuel dans le langage courant de dire, quand les malheurs d'un homme se succèdent très vite, qu'ils se suivent de près. Les messagers de Job ici font peut-être de même ; et le poète, si je comprends bien, peut avoir le privilège de dessiner une figure de style dans toute sa longueur. De plus, quant à la circonstance remarquable d'un seul serviteur s'échappant avec la nouvelle de chaque calamité, cela peut être exactement selon le fait, pour toute chose qui semble contraire. D'ailleurs, elle ne nous est pas racontée par l'historien, mais par chaque messager qui apportait la mauvaise nouvelle, et qui sans doute pourrait le penser dans la hâte de ses craintes, quoiqu'il y eût d'autres sauvés en dehors de lui ; pour, quand les gens sont dispersés dans une frayeur, et courent des chemins différents, celui qui se retrouve seul après un long vol, peut facilement conclure qu'il est le seul qui s'est échappé. Peters.