Sur la terre il n'y a pas son pareil — Houbigant rend ceci : Sa demeure n'est pas sur la poussière ; Celui qui l'a fait, l'a fait sans loi. C'est ce qu'il suppose exprimer la nature amphibie du crocodile ; qui, bien que vivant sous les eaux, est pourtant observé presque tous les jours matin et soir pour venir de là, et continuer quelque temps sur la terre. Ce savant critique donne aussi au verset suivant une tournure très différente de celle dans laquelle on l'entend généralement. Heath rend le verset, et avec une grande convenance apparente, comme faisant référence et terminant la description du crocodile : Il considérera toute chose avec mépris, même si haut : il est roi sur tous les fils de rapine ; c'est-à - dire les bêtes les plus voraces, selon le syriaque et l'arabe.

"Mais," dit Houbigant, "je suis persuadé que ces mots ne se réfèrent pas au crocodile; mais fermez ici la parabole tirée des bêtes: Dieu déclarant ouvertement qui il est dont il a parlé dans le verset 10 ( qui est alors capable se tenir devant moi ? ) et qu'il voulait dire ce Léviathan, ou vieux serpent, qui leva son regard orgueilleux jusqu'au plus haut, et qui possède un grand pouvoir, bien que reçu de Dieu, et ainsi modéré, que quiconque il opprimera, comme il avait opprimé Job, Dieu, quand il le voulait, pouvait le délivrer entièrement de son pouvoir et de sa tyrannie. Le Dr Young paraphrase très bien ces derniers versets, conformément à l'interprétation courante, comme suit :

Sa terre semblable ne porte pas sur son visage spacieux, Seul dans la nature se dresse sa race intrépide, Pour l'ignorance totale de la peur renommée: Dans la colère, il roule son œil funeste, Fait reculer tout cœur dédaigneux gonflé, Et détient la domination o' euh les fils de l'orgueil.

RÉFLEXIONS.— 1° Les savants sont divisés d'opinion sur Léviathan, qu'il s'agisse de la baleine ou du crocodile ; certaines parties de la description semblant les plus adaptées à l'un, et d'autres plus particulières à l'autre. Quel que soit l'animal conçu, l'intention est évidemment de montrer la faiblesse de Job et la puissance de Dieu. Il est représenté ici comme ne devant pas être attrapé avec un hameçon ou un appât : ne pas être terrifié ou apprivoisé : sa chair impropre à la nourriture : ne pas être pris avec des fers barbelés et des lances.

C'était à ses risques et périls qui s'approchait de lui ; il se réveillerait pour la bataille ; il était donc sage de ne pas se mêler de lui. Espérer le prendre comme un poisson dans un filet, était vain ; la seule vue de lui était terrible. Les plus hardis n'osaient le provoquer ; et si une créature nous intimide ainsi de l'approcher, et surpasse ainsi nos forces, qui alors est capable aussi de se tenir devant Dieu, de lutter avec le Tout-Puissant, et d'attaquer ses démarches, ou d'éveiller sa colère ?

2°, 1. Dieu conteste la propriété universelle de toutes choses ; personne n'en a jamais fait leur débiteur, tandis que toute créature reçoit de lui la vie et le souffle, et tout ce qui concourt à sa consolation ou à sa conservation. Noter; (1.) Les meilleurs services que nous puissions rendre à Dieu, ne lui impose aucune obligation ; la faveur nous est faite, qu'il nous permette de le servir, ou accepte notre humble devoir. (2.) Si Dieu ne nous rend pas compte de ses affaires, avons-nous l'ombre du droit de l'interroger ? ne peut-il pas faire ce qu'il veut des siens ?

2. Il décrit les différentes parties de ce terrible animal Léviathan. Nul n'ose s'approcher de lui, lui écorcher la peau, ou ouvrir ces mâchoires dévorantes, pour regarder ce qui seul suffisait à faire trembler le spectateur. Ses écailles, qui sont sa force et sa fierté, comme une cotte de mailles, se referment les unes sur les autres pour le défendre ; et sont si proches les uns des autres que même l'air ne peut pas s'interposer. Quand il éternue, une lumière brille et ses yeux sont brillants et étincelants comme les paupières du matin. Son souffle est comme la fumée de la fournaise ; et chaud, comme la vapeur du chaudron bouillant ; les charbons sont prêts à s'allumer de ses narines. Fort et féroce, il ne craint aucun chagrin. Sa chair, ferme comme un roc, défie tous les instruments de la mort.

Quand il s'élève dans la terreur, les puissants se purifient, comme les mourants volent à leurs prières. Il fait son lit sur les pierres dures et pointues. Devant lui les fumées profondes bouillantes; derrière lui, l'écume blanche marque son chemin luisant, comme si l'abîme était creusé par la tête ensevelie. Sur terre il n'y a pas son égal, sans peur du danger. Avec mépris, il voit passer les navires ; et est un roi sur les enfants d'orgueil, plus grand que le plus grand d'entre eux, en grandeur et en force corporelle. Ou cela est dit de Dieu, qui contemple toutes ces créatures prodigieuses : et tous les enfants de l'orgueil, qu'ils soient démons, hommes ou animaux les plus anarchiques, doivent se soumettre à son gouvernement. C'est donc très bien à Job de s'incliner, de s'humilier sous la main puissante de Dieu et de posséder la gloire transcendante, la grandeur et le caractère insondable de toutes ses œuvres et voies.

Continue après la publicité
Continue après la publicité