Ver. 34. Et les enfants de Ruben, et — Gad, appelé l'autel Ed Le mot עד ad, manque évidemment à l'hébreu, qui dit seulement les enfants de Ruben, etc. appelé l'autel; car c'est, ou sera OD, c'est-à-dire un témoin entre nous, que Jéhovah est Dieu ; ou comme la LXX le traduit très bien, que le Seigneur est notre Dieu. Le syriaque, l'arabe et plusieurs versions modernes fournissent le mot Ed, comme nous le faisons, et comme le sens l'exige clairement ; bien qu'il soit omis par la LXX, Jonathan et la Vulgate. Voir Bishop Patrick, et Hallet's Study of the Ecriture recommandé,vol. 2: p. 18. Masius rendrait le passage ainsi : ils firent une inscription sur l'autel, qui exprimait, que ce devrait être un témoignage éternel de leur attachement au Seigneur ; et cette conjecture il la fonde sur le verbe hébreu kara, qui signifie communément appeler, nommer et quelquefois écrire : c'est pourquoi les Juifs appellent la Sainte Écriture, Karah et Mikrah ; d'où le nom arabe de l' Al-Coran. Voir le résumé de Poole et le dissertation de Kennicott.

vol. 1. Nous ne devons pas être surpris de ne voir le nom de Josué nulle part dans toute cette narration : certains, en effet, ont prétendu en déduire que Josué était mort quand l'affaire de l'autel s'est produite ; mais ce n'est que pour mieux fonder la conclusion qu'il ne peut pas avoir été l'auteur de ce livre. Ces observations frivoles ne servent qu'à découvrir l'inclination de leurs auteurs à affaiblir l'autorité des écrits sacrés ; car, il suffit de lire pour être convaincu que l'événement en question s'est produit immédiatement après que Josué eut renvoyé les 40 000 Israélites. Le contexte ne laisse pas la moindre place à supposer le contraire : et de cela les LXX étaient si bien satisfaits, qu'au Vatican, qui est l'édition la plus commune de leur version, nous disent-ils, que c'est Josué qui a donné à l'autel son nom : leurs mots sont, επωνομασεν ο Ιησους τον βωμον, &c. Il est impossible, comme l'observe judicieusement Le Clerc, que dans un récit aussi bref toutes les circonstances du fait soient insérées. Élever un doute à leur sujet parce que l'auteur se tait, serait absurde chez quiconque a lu ces livres avec une petite part d'attention.

RÉFLEXIONS. — Jamais il n'y a eu d'issue plus heureuse de controverse religieuse ! La charité tempérait le zèle des plaignants, et la douceur ornait l'intégrité des accusés ; ainsi, lorsque l'affaire était bien expliquée, les deux parties étaient satisfaites.

1. Les ambassadeurs des princes sont heureux de ne pas être trompés, et concluent que Dieu est bien au milieu d'eux, lorsqu'ils découvrent un tel zèle pour son service et son culte des deux côtés. Ils ne remettent pas en cause leurs affirmations, ni ne blâment leur témérité de ne pas les consulter, mais sont heureux de rétracter leur chaleureuse remontrance. Noter; (1.) La charité est facilement persuadée, tandis que la censure refuse d'acquiescer ou d'être convaincue. (2.) Ceux qui sont satisfaits de la simplicité de leurs frères négligeront leurs petits manquements par inadvertance ou par manque de complaisance. (3.) Cela donne une vraie joie au cœur, de trouver nos frères plus fidèles que nous ne le craignions.

2. Le peuple était tout aussi facilement satisfait de son rapport et déposa avec joie les armes, bénissant Dieu pour la nouvelle de la fidélité de ses frères. Noter; On les soupçonne souvent de créer une brèche dans l'unité de l'Église, qui travaille très diligemment à guérir ses divisions et à préserver à la postérité la pureté de ses doctrines et de son culte ; mais bien qu'un zèle erroné puisse crier : A bas eux, cependant bientôt toute dispute cessera. Au ciel au moins, nous laisserons de côté les armes de la discorde et n'apprendrons plus la guerre.

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