Et l'envoya sur toutes les côtes d'Israël... Sans doute, il enjoignit aux porteurs de ce sacrifice d'en raconter toutes les circonstances ; sur quoi une indignation générale animait les tribus. Ils ont convenu qu'aucun acte de ce genre n'avait été fait ou vu parmi eux depuis qu'ils étaient un peuple ; car c'était un mélange d'adultère et de meurtre, avec une ignoble tentative de sodomie sur un étranger, sur un Lévite, une personne consacrée au service divin. Bien décidés à le venger, ils disaient, comme d'un seul consentement, réfléchissez-y, prenez conseil et dites ce que vous pensez ;quels mots sont un prélude à ce que nous trouverons dans le chapitre suivant. Un critique moderne suppose que la division par le Lévite du corps de sa concubine était un anathème ou une dévotion au Seigneur, et que l'envoi des parties à chaque tribu signifiait clairement qu'il les invitait à le venger et à punir les coupables, sous peine d'être soumis à la malédiction.

Cet écrivain compare l'action du Lévite avec celle de Saül dans le temps, comme mentionné 1 Samuel 11 .; et, en effet, il y a une certaine conformité entre eux. La question est alors de savoir si la démarche du Lévite a imposé aux tribus une nécessité indispensable d'épouser sa cause et son ressentiment sous peine de la malédiction divine ? Voir l'Explication des Textes Difficiles de Martin, p. 118-130.

RÉFLEXIONS. — Voyez un autre Lot dans une autre Sodome ! nous avons ici,

1. L'assemblée tumultueuse des hommes de Guibea. Cela aurait dû être une ville des Lévites ; mais, n'étant peut-être pas assez nombreux, les Benjamites, dans la tribu desquels il se trouvait, l'habitaient pourtant ; et c'étaient de vils misérables, fils de Bélial, qui ne craignaient ni Dieu ni ne regardaient l'homme, concentrés uniquement sur l'indulgence de leurs convoitises brutales, et ne reculant devant rien pour les satisfaire.

Au mépris de toutes les lois humaines et divines, ils envahissent la maison, réclament l'étranger et osent lui avouer leurs desseins infâmes. Noter; (1.) La persistance de l'obscénité engendre une impudence éhontée. (2.) Lorsqu'un pécheur s'abandonne à la convoitise de son propre cœur, il sombre facilement dans les crimes les plus contre nature qui sont choquants mais à mentionner.

2. Le bon homme de la maison sort pour dénoncer avec eux, plaide les droits de l'hospitalité et la méchanceté de leurs demandes, voire propose de leur apporter (une proposition très pécheresse, en effet, qui ne peut jamais être justifiée) sa propre fille, et la concubine du Lévite, afin qu'il pût, par un moindre mal, les détourner d'un plus grand ; mais ils sont sourds aux remontrances, et leur cœur est tout entier en eux de faire le mal. Noter; (1.) Les pécheurs deviennent souvent désespérés dans la méchanceté, et, comme la mer déchaînée, ni ne supportera la retenue ni n'entendra d'avertissement. (2.) Nous ne devons jamais commettre un mal pour éviter un plus grand, mais choisir la plus grande souffrance de préférence au moindre péché.

3. La concubine du Lévite, probablement plus belle que la fille du vieillard, étant poussée vers eux, ils la saisissent ; et, peut-être, voyant le vieillard résolu à ne plus les satisfaire, ils en font l'objet de leur brutale convoitise. Toute la nuit ils l'ont maltraitée, jusqu'à ce que le jour naissant jetant une lumière fâcheuse sur de tels actes de ténèbres, ils l'ont laissée et se sont retirés. Ses forces épuisées, son esprit plongé dans le chagrin et la honte, son corps couvert d'ecchymoses mortelles et assassiné par ce traitement inhumain, elle se contente de ramper jusqu'à la porte, tombe et meurt. Noter; (1.) Peut-être que la convoitise qui avait été son péché est maintenant, dans un juste jugement, a fait sa punition. (2.) Ceux qui ont ruiné les objets de leur plaisir coupable peuvent penser à la légère de leurs crimes, mais rencontreront sûrement un Dieu vengeur.

4. Le matin, le Lévite se lève pour partir ; et, voyant sa femme dans cette posture, la pense honteuse de ce qui s'était passé, ou endormie par terre, et par conséquent l'invite à se lever : mais il trouve bientôt son erreur ; elle est morte. Là-dessus, il la prend tranquillement sur sa bête, heureux d'échapper avec sa propre vie à une telle scène d'abominations ; il se hâte de rentrer chez lui, au lieu d'aller à Shiloh, comme il le proposait : et comme il n'y avait aucune espèce de conseil général auprès duquel il pût demander réparation, il adopte une méthode qui ne pouvait que faire frémir d'horreur tous les Israélites ; il divisa le cadavre en douze parties, et en envoya un à chaque tribu, avec un compte rendu de ce qui s'était passé, leur demandant de considérer quel châtiment méritait une telle méchanceté atroce : une partie fut probablement envoyée à Benjamin, ainsi que l'autre tribus, au cas où certains se trouveraient différents de leurs frères ; ou bien deux parts étaient pour Manassé, dont le sort était partagé.


5. Frappé d'indignation et d'horreur à l'acte, le corps entier du peuple, comme un seul homme, déclare son sentiment d'un crime sans précédent. Une assemblée solennelle est décidée sur, où ils pourraient se réunir pour déterminer la punition des contrevenants ; et en attendant, la question est recommandée à la considération sérieuse de chacun, afin que, lorsqu'ils se réuniraient en conseil, ils fussent prêts à décider d'une méthode convenable de procéder. Noter; (1.) Même là où la provocation est grande, nous faisons bien de procéder à la délibération, de peur que notre colère ne biaise nos résolutions. (2.) Ceux qui voudraient obtenir la bénédiction de Dieu sur le pays, doivent chercher à en purger l'iniquité en exécutant la justice sur les criminels.

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