Et semé de sel... Le sel, en certaine quantité, rend la terre stérile. Ainsi, dans l'Écriture, une terre de sel signifie une terre aride ; Deutéronome 29:23 . Psaume 107:33 . Sophonie 2:9 .

Les auteurs de propane utilisent la même expression. Voir Plin. lib. 31 : chap. 7. Vierge. Georg. 2 : v. 238 et Bich. Hiéroz. par. 1 : lib. 3. Abimélec entendait par cette cérémonie manifester sa haine contre les Shechemites, en souhaitant que leur ville fût dévastée, et fût une perpétuelle désolation. Calmet observe que l'histoire moderne offre de nombreux exemples d'une pareille vengeance. Voir son commentaire.

RÉFLEXIONS. — De telles démarches étaient trop publiques pour être cachées, et trop dangereuses pour être négligées.

1. Zebul, gouverneur d'Abimélec à Sichem, ayant eu connaissance de leurs réunions et irrité de leur mépris envers lui-même, informe son maître, lui conseillant de s'y rendre sans délai, et de surprendre les conjurés avant qu'ils ne soient prêts à s'opposer à lui. Noter; (1.) Beaucoup de méfaits sont évités en étouffant les mauvais desseins dans l'œuf. (2.) L'imprudence et l'imprévoyance des esprits rebelles sont souvent aussi grandes que leur méchanceté ; ceux-ci font exploser leurs desseins et en ruinent les projecteurs.

2. Zebul, feignant l'amitié de Gaal, le trahit. Abimélec ayant, selon le conseil de Zabul, marché toute la nuit, le matin apparaît avec ses forces descendant de la montagne ; Gaal, de la porte, apercevant l'hôte, Zebul, soit pour le mettre en sécurité, soit pour ridiculiser ses peurs, suggère que ce qu'il a vu n'était que l'ombre des montagnes, jusqu'à ce qu'une approche plus proche ait éliminé la possibilité de tromperie; il jette alors les marques et l'insulte pour son ancienne bravade.

Noter; (1.) Une langue insolente est souvent couverte de honte par ses propres vantardises. (2.) Ceux qui sont eux-mêmes des rebelles ne doivent pas attendre la fidélité de leurs associés.

3. Gaal ne pouvait plus refuser de sortir ; mais il est vite mis en déroute sur le terrain ; et, Zebul ayant récupéré la supériorité dans la ville, lui et ses complices sont cette nuit-là expulsés. Que tout dessein traître soit ainsi détruit !
4. Abimélec à cette époque ne poussa pas plus loin sa victoire ; et les hommes de Sichem, ayant chassé le traître, se promettent, maintenant que sa colère s'est apaisée, qu'ils pourront en toute sécurité récolter leur moisson : mais la trahison n'est pas passée si légèrement ; ni la colère d'un roi, et un tel roi, si prêt à se calmer.

Comprenant leur sécurité, il part donc d'Arumah, divisant ses forces en trois compagnies ; avec deux, il tomba sur le peuple dans les champs ; avec l'autre, il s'empara de la ville : après en avoir pris possession, le ravage était en effet épouvantable ; car il détruisit complètement la ville, et la sema de sel, en vengeance de leur rébellion. Noter; Les ruses des méchants reviennent sur leur propre tête ; et la rébellion aboutit généralement à la ruine des traîtres.

5. Pour achever la destruction du reste des Sichemites, Abimélec assiège les hommes de la tour de Sichem, qui s'étaient fortifiés dans le temple du dieu Baal-berith, se fiant soit à la force de la situation, soit à la vénération d'Abimélec pour ce lieu, d'où il s'éleva pour la première fois dans le royaume ; mais leur refuge, comme celui des autres pécheurs, s'avère un refuge de mensonges. Bien qu'il ne pût emporter la place d'assaut, la politique l'emporte plus que l'épée ; sur son ordre, ses hommes suivent son exemple, et, l'entourant de combustible, ils mettent le feu, et hommes, femmes et enfants, au nombre d'environ mille, périssent tous dans les flammes. Noter;(1.) Les guerres civiles sont des plus inhumaines ; l'innocent et le coupable tombent souvent ensemble. (2.) Vaine est toute couverture pour cacher les hommes de la colère de Dieu; quand son feu s'allumera autour du pécheur, il brûlera, et nul ne pourra l'éteindre.

Continue après la publicité
Continue après la publicité