Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Lévitique 25:10
Vous sanctifierez la cinquantième année, c'est-à-dire que vous la distinguerez de toutes les autres années de la manière indiquée ici. L'hébreu est, l'année de la cinquantième année,qui peut signifier soit l'année précédant la cinquantième année, soit la cinquantième; un nombre rond pour 49. Les calculatrices devraient également se souvenir de la grande différence entre le début de l'année ecclésiastique et civile juive. Ceci et le onzième verset prouvent clairement ce que nous avons observé dans une note précédente, que l'année du jubilé n'était qu'une année sabbatique plus solennelle. Il n'y a aucune mention des jubilés, mais alors que les douze tribus étaient en possession du pays de Canaan : les talmudistes prétendent qu'ils ont cessé lorsque les tribus de Gad, Ruben et la demi-tribu de Manassé ont été emmenées en captivité ; et ils ne sont pas du tout mentionnés sous le second temple, bien que les années sabbatiques aient continué à être observées. Quelques savants ont tenté de prouver, par un calcul qui paraît assez exact, que si les Juifs avaient encore observé leurs jubilés, la quinzième année de Tibère, lorsque Jean-Baptiste a commencé à prêcher, aurait été un jubilé, et par conséquent le dernier ; depuis cinquante ans après cela, la république juive n'existait plus.
Ce particulier a quelque conséquence dans nos disputes avec les Juifs, qui prétendent que le Fils de David viendra pendant le dernier jubilé : et cela aussi est exactement d'accord avec le dessein de l'Evangile, et la fin de la venue de Jean-Baptiste ; qui devait proclamer le grand jubilé, la liberté spirituelle des enfants de Dieu, prédit par Zacharie 9:14 et préfiguré par les jubilés des Juifs. Voir Lamy Appar. chron. p. 142 et L'Enfant, &c. Quant aux disputes chronologiques concernant l'ère du premier jubilé, nous ne nous chargeons de rien déterminer : à la suite de Mgr Usher, nous renvoyons à ses annales, et aux autres écrivains qui ont traité sur le sujet.
Vous rendrez chacun à sa possession, et — à sa famille — Cette loi, que l'on peut appeler laloi agraire des Juifs, était si célèbre, que les païens eux-mêmes l'ont remarquée ; en somme, ce que dit Diodorus Siculus, lib. 11 : qu'il n'était pas permis aux Juifs de vendre leurs propres héritages, c'est-à-dire de les aliéner à jamais de leurs familles. Jameson observe bien que, de même que Moïse a rétabli plusieurs des institutions anciennes et primitives des patriarches, de même cette nomination de rendre tous les esclaves à leur liberté, après un certain nombre d'années, semble en avoir été une.
Considérant que tous les hommes sont libres par nature, il est fort probable que c'était une institution originale dans les premiers droits des gens, qu'aucune personne ne devait absolument perdre sa liberté. Beaucoup d'anciens écrivains païens suggèrent qu'il y avait un tel rendez-vous aux jours de Saturne ; et en commémoration de cet état originel de liberté, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Romains et autres, célébraient annuellement une sorte de saturnales, où tous les esclaves jouissaient pendant un certain temps de leur liberté.