Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Luc 2:7
Et elle enfanta son fils premier-né — Les mots pourraient être traduits littéralement, elle enfanta son fils premier-né. Le mot premier-né est parfois utilisé pour signifier ce qui est d'excellence supérieure ; et s'il s'applique au Christ dans ce sens, il dénotera sa supériorité sur tous les fils d'Adam, ainsi que sur Adam lui-même. Le Dr Doddridge observe que la bienheureuse vierge était si miraculeusement renforcée par Dieu à l'heure de son extrémité, qu'elle était capable d'accomplir elle-même les offices nécessaires à son nouveau-né.
Le vaste concours de personnes venant de toutes parts pour s'inscrire dans la ville appartenant à leurs familles respectives, a dû inévitablement exposer les derniers arrivés aux inconvénients mentionnés dans le texte. La probabilité de cette circonstance paraîtra plus grande, si l'on considère qu'il n'est pas rare, dans l'Orient et dans d'autres pays, que des voyageurs soient couchés dans le même appartement avec leurs chameaux, leurs chevaux, etc.
Même en Europe, surtout en Allemagne, on rencontre de nombreuses auberges, où l'écurie est la première pièce où l'on entre, et là les veturini ou porteurs logent ordinairement avec leurs bêtes. La tradition nous apprend que l'écurie où était logée la sainte famille était, selon l'usage fréquent dans ce pays, creusée dans un rocher ; et par conséquent sa froideur, au moins la nuit, a dû grandement ajouter à ses autres inconvénients.
Il est affirmé par les meilleurs civils et historiens, qu'à des inscriptions publiques comme celle dont il est question dans ce chapitre, il était d'usage d'inscrire les enfants de tous âges, ainsi que leurs parents. Cette circonstance doit avoir fourni la plus grande preuve pour déterminer le lieu de la naissance du Christ ; car il était d'usage de suspendre les tables sur lesquelles on prenait l'inscription, dans quelque lieu public ; et nous trouvons Justin, Tertullien et Chrysostome faisant appel aux tables existantes à leur époque, comme contenant réellement le nom de Jésus.
Sur cette circonstance humiliante de la naissance de notre Sauveur dans une étable, nous pouvons observer combien le bienheureux Jésus, pendant tout le cours de sa vie, méprisa les choses les plus estimées des hommes ; car bien qu'il fût le Fils de Dieu, lorsqu'il devint homme, il choisit de naître de parents dans les conditions de vie les plus médiocres ; bien qu'il fût héritier de toutes choses, il choisit de naître dans une auberge ; bien plus, dans l'écurie d'une auberge, où, au lieu d'un berceau, il était couché dans une mangeoire.
Les anges rapportèrent la bonne nouvelle de sa naissance ; non pas aux rabbins et aux grands hommes, mais aux bergers, qui, étant de simples gens honnêtes, étaient incontestablement de bons témoins de ce qu'ils entendaient et voyaient. Quand il a grandi, il a probablement travaillé avec son père comme menuisier ; et plus tard, tandis qu'il exécutait les devoirs de son ministère, il était si pauvre, qu'il n'avait pas d'endroit où reposer sa tête, mais vivait de la générosité de ses amis. Ainsi, en allant devant les hommes dans le chemin épineux de la pauvreté et de l'affliction, il leur a appris à se contenter de leur sort dans la vie, aussi mesquin et humble soit-il.