Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Osée 1:2
Prends-toi une femme de prostitution, c'est-à-dire une femme qui, avant son mariage, avait mené une vie impure, mais qui ensuite se retirerait de toute mauvaise conversation, et dont les enfants devraient être légitimes, malgré cela, en raison de la tare que leur mère avait contractée par sa vie antérieure, on les appelait les enfants des prostitutions. Cette femme prostituée, et les enfants à naître d'elle, étaient une figure, et une sorte de prophétie réelle, qui décrivait l'idolâtrie et l'infidélité de Samarie et des dix tribus, autrefois épouse du Seigneur, mais devenues ensuite adultères et corrompues.
Dieu donne à ces enfants les noms de Jizreel, Loruhamah, ou sans pitié, et Lo-ammi, ou tu n'es plus mon peuple ; à montrer, 1. Que Dieu allait venger sur la maison de Jéhu, roi d'Israël, les péchés qu'il avait commis à Jizreel, quand il est venu au royaume des dix tribus. 2. Que le Seigneur traiterait son peuple idolâtre et pécheur sans pitié ; et enfin, qu'il les rejetterait et ne les considérerait plus comme son peuple.
Beaucoup d'interprètes, offensés de l'irrégularité du mariage d'Osée avec une femme de mauvaise vie, ont pensé que cette relation n'était qu'une parabole : que le prophète a appelé la femme qu'il avait prise une prostituée, dans le dessein seulement d'éveiller l'attention de les Israélites ; ou que tout cela ne se passait que dans une vision, sans que le prophète vienne à l'exécuter. Mais toute la suite du récit d'Osée montre assez que ce mariage était réel, quoique figuré quant aux choses qu'il décrivait et qui devaient être célébrées plus tard.
C'est l'opinion de saint Basile, de Théodoret, de saint Augustin et de beaucoup de bons interprètes. Le Dr Pococke observe : « Voyant chaque opinion [celle pour l' interprétation littérale et celle pour l'interprétation figurative ] est soutenue par une grande autorité, et les partisans de celle-ci ne céderont pas aux raisons les uns des autres ; il doit toujours être laissé au lecteur attentionné de utiliser son propre jugement; seulement avec cette précaution, qu'il ne conçoit rien d'indigne de Dieu, ou indigne de son saint prophète, ni tirer de ces paroles aucune conclusion défavorable et peu attrayante." Voir Pococke sur Osée. En outre, Dieu a pu compenser amplement le prophète dans le cours de l'éternité pour les souffrances ou les reproches qu'il pourrait endurer à la suite de ce mariage.