Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Philémon 1:25
Sois avec ton esprit, — 'Υμων, ton, est au pluriel, et ne désigne pas seulement l'esprit de Philémon, mais celui de toute sa famille aussi, ou de toutes les personnes dont il est question au début de l'épître. Voir 1 Thesaloniciens 5:28 . Nous avons souvent fait allusion à l'excellence de cette épître ; qui doit pouvoir être un chef-d'œuvre en son genre, considéré comme une composition purement humaine ; combien plus comme dicté par l'infaillible Esprit de Dieu ! On pourrait avec le savant lecteur la comparer à une épître de Pline, qui semble avoir été écrite en une occasion semblable : — lib.
9 : ép. 21 qui, bien qu'écrite par une personne universellement autorisée à exceller dans le style épistolaire, et bien qu'elle ait sans aucun doute de nombreuses beautés, doit cependant être reconnue par tout lecteur impartial comme étant bien inférieure à cette composition animée de notre apôtre.
Inférences.—Qu'elle est aimable la condescendance du saint apôtre ! comme son discours est charmant et délicat dans tout ce chapitre ! Saint Paul écarte l'autorité que lui donnaient sa charge, son âge, ses souffrances, pour s'adresser à Philémon, comme sur un pied d'égale amitié, choisissant plutôt par amour de prier. Que l'exemple soit imité par ceux qui occupent des postes supérieurs et des relations de vie ; et qu'ils apprennent aussi, par la tendresse qu'un tel homme exprime pour ce pauvre esclave, en qui il traçait l'apparence d'un caractère vraiment chrétien, à s'intéresser au bonheur de ceux dont le rang est bien au-dessous du leur ; et apprennent à faciliter la situation de leurs serviteurs par un traitement bienveillant et amical. Que l'on puisse s'attendre à un tel soin, surtout quand nous pouvons regarder comme des frères, bien-aimés dans le Seigneur,
Que ceux à qui Dieu a béni les travaux de ses fidèles ministres, comme moyen de leur conversion, s'en souviennent avec plaisir, et l'attribuent aux richesses de la grâce divine, à laquelle tout doit à l'origine être attribué ; se souvenant aussi, qu'il y a un sens dans lequel ils se doivent même à ceux qui ont été honorés comme les instruments de les amener à Christ, sans connaître avec qui ils se sont perdus, et ont été ruinés à jamais.
Que la bonté que saint Paul exprime pour Onésime, en voulant que sa dette envers Philémon soit imputée à son compte, nous amène à réfléchir sur nos obligations infinies envers un gracieux Rédempteur, qui a payé une rançon complète pour les péchés du monde. Et que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec notre esprit, pour produire ces fortes impressions d'émerveillement, de reconnaissance et d'amour, qui devraient le remplir à chaque souvenir de la miséricorde débordante et triomphante que notre adorable Sauveur nous a manifestée ! Amen.
[Voir Bishop Smallridge, Lardner, Benson, Michaelis, Locke, Whitby, Blackwall, Doddridge, Ward, Bentley, Wetstein, Wolfius, Pricaeus, Le Clerc, Granville Sharpe, Foster, Ralphelius, Stockius et Theodoret.]
RÉFLEXIONS. — 1° Nous avons la préface de cette courte mais belle épître ; et peut observer,
1. Les personnes d'où il vient : de Paul, prisonnier de Jésus-Christ, souffrant maintenant pour la cause évangélique ; et Timothée notre frère : et lorsque deux éminents serviteurs du Sauveur concouraient à une demande, que pouvait-on leur refuser ?
2. Les personnes auxquelles elle s'adresse : à Philémon, notre bien-aimé frère en Christ et collaborateur dans l'évangile ; et à notre bien-aimée Apphia, et Archippe notre compagnon d'armes, dans la glorieuse guerre sous Christ, le Capitaine de notre salut ; et à l'église de ta maison, toute sa famille étant convertie à la foi, ou les fidèles de Colosse s'y réunissant pour le culte ; et, en les saluant ainsi, il semble désireux de les intéresser en son nom, et de solliciter leur concours dans la demande qu'il allait faire.
3. Le salut. Grâce à vous, dans toute sa portée globale ; et la paix, découlant d'un sentiment de pardon et d'acceptation ; et tous deux procédant de Dieu notre Père, de son amour gratuit et immérité, et du Seigneur Jésus-Christ, par qui toutes les bénédictions spirituelles ont été achetées, et par qui seul elles nous sont accordées.
4. Sa gratitude et sa prière. Je remercie mon Dieu que j'aime ardemment, faisant toujours mention de toi dans mes prières, chaque fois que je m'approche d'un trône de grâce, entendant parler de ton amour et de ta foi que tu as envers le Seigneur Jésus et envers tous les saints; pour laquelle j'offre mes louanges incessantes, et j'ajoute mes prières ferventes, afin que la communication de ta foi puisse devenir efficace, pour t'engager à tout autre exemple de générosité et de bienveillance, par la reconnaissance de toute bonne chose qui est en toi, dans, ou vers Jésus-Christ,à qui beaucoup de gloire reviendra, et beaucoup de remerciements seront offerts par ceux qui ressentent le bénéfice de ces dispositions gracieuses que le Sauveur a implantées, et qui se manifestent dans chaque œuvre et travail d'amour envers son peuple pour l'amour de son peuple : car nous avons une grande joie et consolation en entendant parler de ton amour distingué , parce que les entrailles des saints sont rafraîchies par toi, frère, qui reconnais avec reconnaissance ta vaste charité; et cela m'enhardit à espérer que, dans le cas présent, ma pétition sera couronnée de succès.
2° L'apôtre vient à l'essentiel de l'épître, pour implorer le pauvre Onésime : et il insinue une multitude d'arguments les plus puissants qui doivent engager Philémon à accéder à sa demande, et à se réconcilier avec son serviteur fugitif.
1. Il aurait pu user de son autorité apostolique, mais il préfère la supplication de l'amour. C'est pourquoi, bien que je puisse être très hardi en Christ, de t'enjoindre ce qui est convenable, et il aurait été de ton devoir dans le cas présent d'obéir implicitement ; mais c'est plutôt par amour que je t'en supplie, agitant toute supériorité, et suppliant par cet amour que Jésus t'a manifesté, et je me sens pour toi, étant comme Paul le vieillard, devenu vieux au service de notre commun Seigneur,et maintenant aussi prisonnier de Jésus-Christ; c'est pourquoi je ne peux qu'être assuré que tout ce qui pourrait me réconforter en ces années déclinantes et servir à alléger ma chaîne, Philémon, pour l'amour de son maître et le mien, ne manquera pas de l'accorder. — Inimitable est la manière dont le l'apôtre introduit le point qu'il avait en vue. Ayant élevé dans son sein tout tendre sentiment d'amour et d'amitié, il,
2. Présente magnifiquement dans la lumière la plus attachante le sujet de sa demande. Je t'implore pour mon fils, celui qui se tient maintenant dans cette relation proche avec moi, et ne sursaute pas au nom, aussi étrange qu'il puisse paraître, la personne n'est autre qu'Onésime, que j'ai engendré dans mes liens. Les voies de la Providence sont si mystérieuses que, quoique fugitif loin de toi, il l'a conduit dans ma prison, pour y recevoir par mon intermédiaire les gracieuses offres des bénédictions de l'Évangile.
3. Il suggère l'heureux changement qui s'est opéré en lui, qui autrefois ne t'a pas été profitable ; avec une honte pénitente, il a reconnu sa mauvaise conduite sur laquelle je jetterais un voile d'oubli ; mais maintenant je peux parler de lui comme d'un homme différent, dont l'esprit et les actions, j'en suis sûr, correspondront à son nom, et il te sera utile s'il est de nouveau reçu à ton service ; et, comme je l'ai prouvé par quelque expérience, m'aurait été très utile .
Noter; (1.) Quand nous parlons des fautes des pénitents, ce doit être avec tendresse et non avec sévérité. (2.) Partout où la grâce divine vient, elle fait une altération bénie. (3.) Un serviteur chrétien est un membre vraiment profitable dans chaque famille.
4. Son propre amour pour ce converti de signal devrait engager celui de Philémon envers lui. Quand j'aurai renvoyé à ton service ; tu le reçois donc, c'est-à-dire mes entrailles; très tendrement aimé, et pour qui je plaide avec toute l'affection que je devrais éprouver pour mon propre enfant.
5. Il s'était privé du service très utile qu'Onésime lui aurait rendu, afin de le rendre à son maître légitime ; renvoyant à Philémon s'il le renverrait à Rome ou non. Que j'aurais conservé avec moi, afin qu'à ta place il m'ait servi dans les liens de l'évangile, et m'ait fait ces bons offices que je sais que tu aurais été heureux de m'avoir accordé toi-même.
Mais sans ton esprit, je ne ferais rien, ni ne le retiendrais plus longtemps ici ; que, s'il te plaît de me faire la faveur de l'envoyer de nouveau ici pour me servir, ton bien ne doit pas apparaître comme par nécessité, mais volontairement, comme un acte volontaire de générosité et d'amitié.
Troisièmement, l'apôtre propose d'autres arguments pour engager Philémon avec bonté à recevoir ce fugitif.
1. La miséricorde que Dieu lui avait témoignée. Car peut-être est-il donc parti pour une saison ; si tendrement l'apôtre mentionne sa faute en volant le service de son maître, puisqu'il était maintenant si merveilleusement par la providence de Dieu régné pour de bon ; que tu le reçoives pour toujours, comme serviteur à vie, s'il te plaît ; et si vous continuez tous les deux à vous attacher avec persévérance à Jésus, un compagnon de toute éternité : non pas maintenant comme un serviteur commun , ou un esclave, mais au-dessus d'un serviteur, même comme un frère dans l'Évangile, bien - aimé et cher ;surtout à moi qui ai été l'heureux instrument de sa conversion ; mais combien plus pour toi, à la fois dans la chair, en tant que membre de ta famille, deviens le plus fidèle et le plus industrieux ; et dans le Seigneur, comme participant également aux bénédictions de la grâce et de l'amour du Rédempteur.
Noter; (1.) Dieu l'emporte parfois étonnamment sur le mal pour la production du plus grand bien. (2.) Bien que le christianisme maintienne de la manière la plus stricte toute subordination due aux rangs, les vrais serviteurs chrétiens auront un respect particulier et les considéreront comme montrés par des maîtres pieux, qui, en tant que membres du même corps, les considèrent comme leurs frères bien-aimés.
2. La communion qui subsistait entre eux, comme cohéritiers d'un même royaume. Si vous me comptez donc comme partenaire, participant de la même grâce et héritier de la même gloire que vous, recevez-le comme moi-même, avec une affection chaleureuse et une sincère réconciliation.
3. Il devient le garant d'Onésime pour tout tort que Philémon a subi. Si, comme j'ai des raisons de l'appréhender, il t'a fait du tort ou t'en doit, mets cela sur mon compte. Moi Paul l'ai écrit de ma propre main, je le rembourserai, et m'engage par la présente à vous donner entière satisfaction si vous le demandez. Bien que je ne te dise pas combien tu m'es redevable, en tant qu'instrument sous Dieu, et que tu me dois, ce qui est infiniment plus précieux que toutes les richesses du monde, même ta propre âme aussi.
4. Cet exemple de condescendance à sa demande donnerait à l'apôtre une singulière satisfaction, comme une nouvelle preuve de la fidélité de Philémon. Oui, frère, laisse-moi avoir de la joie de toi dans le Seigneur : pour ton propre compte, aussi bien qu'à cause d'Onésime, je le demande, afin que je puisse me réjouir de toi, en tant que membre vivant de Jésus. Rafraîchis mes entrailles dans le Seigneur, et donne-moi cette consolation dans mes liens, pour l'amour de ce Rédempteur au nom duquel j'exhorte ma demande, Remarque ; (1.
) Les chrétiens sont frères et, en tant que tels, devraient prendre plaisir à se servir les uns les autres. (2.) Il est hautement le devoir du peuple de s'efforcer de consoler ses ministres, et de faire tout ce qui peut leur donner de la joie, et de les encourager dans leurs travaux et leurs souffrances pour l'amour de l'Évangile.
5. Il termine en exprimant sa confiance en Philémon, qui lui imposait les obligations les plus fortes de ne pas décevoir ses attentes. Ayant confiance en ton obéissance au commandement de notre Seigneur de pardonner toute injure, je t'ai écrit, sachant que toi aussi tu feras plus que je ne dis, et que tu montreras plus de bonté au pauvre Onésime que je ne l'ai demandé, dépassant même mon désir.
4ème, Ayant terminé son affaire principale, il ferme,
1. Avec l'annonce d'une visite prochainement. Mais je suis aussi préparé pour un logement : car j'espère que, par vos prières, je serai délivré de mon emprisonnement actuel, et je vous serai donné, comme un nouvel acte de faveur de Dieu, qui, pour votre plus grande édification, me permettra une fois de plus pour annoncer son évangile béni parmi vous. Noter; (1.) La prière est le moyen efficace de se procurer toutes les miséricordes pour nous-mêmes et les uns pour les autres. (2.) Avoir les ministres de Dieu épargnés pour travailler encore plus longtemps parmi nous, est une faveur insigne.
2. Il envoie les salutations de beaucoup de ceux qui ont souhaité qu'on se souvienne de lui avec bonté.
3. Il conclut par sa bénédiction habituelle. La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, dans tous ses fruits heureux et ses effets éternellement permanents, soit avec votre esprit, avec vous et avec tous ceux qui vous sont proches et chers, pour vous bénir, vous préserver et vous garder pour son royaume éternel. . Amen.