Il détruisit leurs vignes : l' Egypte n'est en aucun cas un pays viticole, et ne l'a jamais été ; si loin de là, qu'ils étaient forcés d'utiliser une sorte de bière pour boisson commune, et le font encore aujourd'hui, faite d'orge et de quelque drogue enivrante ; ce pays ne produisant pas, comme les autres pays de l'Est, du vin en quantités assez proportionnées aux besoins de ses habitants. On peut donc peut-être s'étonner que leurs vignes aient été considérées par le Psalmiste comme si importantes pour être distinguées, avec leurs sycomores, de leurs autres arbres, dans son récit de la destruction faite parmi eux par la grêle ; et peut imaginer qu'il doit y avoir eu d'autres arbres de beaucoup plus d'importance pour eux, et en particulier la date,que Maillet affirme être le plus estimé à cette époque en Egypte en raison de sa rentabilité.

Mais il faut se rappeler que beaucoup d'arbres que l'on trouve aujourd'hui en Egypte n'ont peut-être pas été introduits à cette époque. Le Dr Pococke suppose que très peu des arbres égyptiens actuels sont indigènes ; le sycomore et la vigne pouvaient donc être considérés à cette époque comme les plus précieux qu'ils eussent. Leurs sycomores étaient sans aucun doute très importants pour eux, et leur destruction une lourde perte. Les cercueils égyptiens antiques étaient faits de ce genre de bois, de même que les barques modernes selon Norden, dont ils ont tant de numéros sur le Nil ; et, par conséquent, on peut croire que leurs anciennes barques, dont ils devaient toujours avoir grand besoin à cause de leur pays, étaient faites du même bois.

Mais à côté de ces usages, ils produisent une sorte de figue sur laquelle, nous informe Norden, le peuple, pour la plupart, vit ; se croyant bien régalés quand ils ont un morceau de pain, deux figues sycomore et une cruche remplie d'eau du Nil. Si leurs vignesaussi étaient aussi utiles alors qu'ils le sont maintenant, leur perte était très grande. Leurs fruits servent pour une part considérable aux divertissements qu'ils donnent à leurs amis : ainsi Norden fut traité par l'Aga d'Essuaen avec du café et quelques grappes de raisin d'un goût excellent, mais petites. Si l'on en croit Maillet, ils tirent encore plus des feuilles de leurs vignes que de leurs fruits, les utilisant prodigieusement jeunes ; car, la viande hachée étant une grande partie de leur régime, ils l'enveloppent en petites parcelles dans des feuilles de vigne, et, étendant ainsi feuille sur feuille, l'assaisonnent à leur gré, et ainsi la font cuire, et en font un plus sorte de nourriture, et l'une des plus délicieuses qui viennent sur leurs tables.

Mais, à côté de ces usages, ils font du vin, qui, bien qu'il soit maintenant fait en très petites quantités, comme il l'est aussi dans d'autres pays mahométans, mais était autrefois beaucoup plus abondant, et même exporté : car cependant, comme on l'a observé auparavant , l'Egypte n'a jamais produit de vin en quantités assez proportionnées au nombre de ses habitants, comme dans beaucoup d'autres pays ; pourtant ils en firent tant, et cela si délicieux, qu'on le porta à Rome, et qu'on y buvait tellement, qu'il était très connu dans ce siège de luxe ; de sorte que Maillet, qui n'oublie jamais aucune des excellences de ce pays, nous dit que c'était le troisième en estime de leurs vins. Il a été fait alors, sans aucun doute, et en quantités considérables, pour l'usage de Pharaon, et de sa cour, (Genèse 40:9 ; Genèse 40:23 .) qui, probablement, ne pouvaient pas se procurer un tel vin de l'étranger, ni ne connaissaient des liqueurs telles que la grande boisson actuelle en Egypte; et par conséquent la perte de leurs vignes a dû être considérable.

Quant aux dattiers,qui sont dits être les plus importants maintenant pour les Égyptiens, et qui ne sont mentionnés ni dans ce psaume ni dans le 105e ; ne peut-on pas supposer que l'orage de grêle ne les a pas atteints ? Les arbres, il est certain, qui produisent les meilleures dattes en Egypte, poussent dans les déserts, où il semble qu'il ne pousse rien d'autre, et ils sont là en grand nombre ; et comme les grêlons n'ont pas l'habitude de s'étendre très loin, il n'y a aucune raison au monde de supposer que cette tempête a atteint ces déserts. Il suffisait qu'elle tombât avec sévérité sous les yeux de Pharaon, et démoli le pays qui était cultivé, et particulièrement cette partie qui était près de lui ; Agréable à quoi, nous pouvons observer, que les vignes de l'Egypte étaient dans le pays de Fioum, qui, selon Guillaume de Tyr, n'est qu'à un jour de marche du Caire, et par conséquent moins de Memphis, l'ancienne ville royale ; Memphis et Fioum se trouvant toutes deux au sud-ouest du Caire. En ce qui concerne lasycomores,

Le Dr Pococke nous dit qu'ils sont plantés près des villages, surtout autour du Caire, et par conséquent non loin de Memphis. Dans l'ensemble, il n'est pas étonnant que nous n'ayons aucun compte de dommages causés à leurs dattiers, et que leurs sycomores et leurs vignes se distinguent de leurs autres arbres dans l'histoire mosaïque de cette désolation. Voir Observations, p. 370.

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