Commentaire de Coke sur la Sainte Bible
Psaume 90:17
Et que la beauté, etc. — Que le visage du Seigneur notre Dieu me sourie ; et fais prospérer l'ouvrage de nos mains. Vert. Mgr Hare et Houbigant ont observé que les quatre mots à la fin du verset, qui sont ici laissés non traduits, ne sont qu'une répétition des mots précédents ; ce que ni la copie vaticane de la LXX ne reconnaît, ni le mètre n'admet.
RÉFLEXIONS.— Ce psaume s'ouvre,
1. Avec une reconnaissance de la bonté de Dieu envers son peuple. Seigneur, tu as été notre demeure de génération en génération. Depuis les jours où Abraham, sur son ordre, a quitté son pays natal pour la première fois, Dieu a pourvu à lui et à sa postérité, et les a fait habiter en sécurité. Christ notre Seigneur est le repos de tout croyant : en lui par la foi nous demeurons ; en sécurité sous le couvert des ailes de son amour, nous demeurons protégés de toute tempête.
2. Il adore Dieu comme l'Éternel éternel, dont la considération de l'éternité apporte la plus grande consolation à son peuple fidèle ; car tout ce qu'ils rencontrent de déception ou de misère dans ce monde transitoire et en voie de disparition, ils ont en lui un Dieu toujours vivant, une portion infaillible ; le même hier, aujourd'hui et pour toujours.
3. Il possède la disproportion entre le Dieu éternel et le plus ancien de tous les fils des hommes. Toute comparaison échoue entre le fini et l'infini, entre le temps et l'éternité : tous les événements du temps sont également présents avec Dieu ; de sorte qu'en ce qui concerne la venue de Christ et la résurrection du corps, la durée pendant laquelle elles peuvent être différées, n'est pas la moindre objection à l'un ou l'autre.
4. Il décrit la fragilité de l'homme même dans son meilleur état ; Tu les emporte comme un flot, vite, soudain, irrésistiblement, comme dans le déluge, ils sont comme un sommeil, leur vie insensiblement dépensée, et au mieux pour le pécheur qu'un rêve agréable, qui à la mort s'évanouit : le matin ils sont comme l'herbe qui pousse. Au matin de la jeunesse, il fleurit et grandit; la beauté, la vigueur, la richesse, la prospérité les font apparaître comme le champ verdoyant, mais momentanée est la joie : le soir elle est coupée et se dessèche, la beauté s'estompe, la force faiblit, les possessions s'évanouissent ; quand la mort, la faucheuse, met la faucille, et sous la maladie, ou la vieillesse, le corps affaibli se penche vers le tombeau.
Noter; (1.) La vanité des plaisirs terrestres, et la folie de rechercher le bonheur dans des choses si éphémères et insatisfaisantes. Échangeons-nous une éternité de béatitude contre les plaisirs d'un rêve ? (2.) Ceux qui regardent souvent dans leur verre devraient regarder plus souvent dans leur cercueil ; cela vérifiera la fierté de la beauté. (3.) Si notre heure est si courte, il nous appartient de l'améliorer au fur et à mesure qu'elle vole, et de ne pas rêver notre vie, de peur que la mort ne nous réveille enfin dans une terrible surprise, au lieu de nous trouver en train de regarder et de se préparer à son appel.