Juges 5:1-31
1 En ce jour-là, Débora chanta ce cantique, avec Barak, fils d'Abinoam:
2 Des chefs se sont mis à la tête du peuple en Israël, Et le peuple s'est montré prêt à combattre: Bénissez-en l'Éternel!
3 Rois, écoutez! Princes, prêtez l'oreille! Je chanterai, oui, je chanterai à l'Éternel, Je chanterai à l'Éternel, le Dieu d'Israël.
4 O Éternel! quand tu sortis de Séir, Quand tu t'avanças des champs d'Édom, La terre trembla, et les cieux se fondirent Et les nuées se fondirent en eaux;
5 Les montagnes s'ébranlèrent devant l'Éternel, Ce Sinaï devant l'Éternel, le Dieu d'Israël.
6 Au temps de Schamgar, fils d'Anath, Au temps de Jaël, les routes étaient abandonnées, Et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés.
7 Les chefs étaient sans force en Israël, sans force, Quand je me suis levée, moi, Débora, Quand je me suis levée comme une mère en Israël.
8 Il avait choisi de nouveaux dieux: Alors la guerre était aux portes; On ne voyait ni bouclier ni lance Chez quarante milliers en Israël.
9 Mon coeur est aux chefs d'Israël, A ceux du peuple qui se sont montrés prêts à combattre. Bénissez l'Éternel!
10 Vous qui montez de blanches ânesses, Vous qui avez pour sièges des tapis, Et vous qui marchez sur la route, chantez!
11 Que de leur voix les archers, du milieu des abreuvoirs, Célèbrent les bienfaits de l'Éternel, Les bienfaits de son conducteur en Israël! Alors le peuple de l'Éternel descendit aux portes.
12 Réveille-toi, réveille-toi, Débora! Réveille-toi, réveille-toi, dis un cantique! Lève-toi, Barak, et emmène tes captifs, fils d'Abinoam!
13 Alors un reste du peuple triompha des puissants, L'Éternel me donna la victoire sur les héros.
14 D'Éphraïm arrivèrent les habitants d'Amalek. A ta suite marcha Benjamin parmi ta troupe. De Makir vinrent des chefs, Et de Zabulon des commandants.
15 Les princes d'Issacar furent avec Débora, Et Issacar suivit Barak, Il fut envoyé sur ses pas dans la vallée. Près des ruisseaux de Ruben, Grandes furent les résolutions du coeur!
16 Pourquoi es-tu resté au milieu des étables A écouter le bêlement des troupeaux? Aux ruisseaux de Ruben, Grandes furent les délibérations du coeur!
17 Galaad au delà du Jourdain n'a pas quitté sa demeure. Pourquoi Dan s'est-il tenu sur les navires? Aser s'est assis sur le rivage de la mer, Et s'est reposé dans ses ports.
18 Zabulon est un peuple qui affronta la mort, Et Nephthali de même, Sur les hauteurs des champs.
19 Les rois vinrent, ils combattirent, Alors combattirent les rois de Canaan, A Thaanac, aux eaux de Meguiddo; Ils ne remportèrent nul butin, nul argent.
20 Des cieux on combattit, De leurs sentiers les étoiles combattirent contre Sisera.
21 Le torrent de Kison les a entraînés, Le torrent des anciens temps, le torrent de Kison. Mon âme, foule aux pieds les héros!
22 Alors les talons des chevaux retentirent, A la fuite, à la fuite précipitée de leurs guerriers.
23 Maudissez Méroz, dit l'ange de l'Éternel, Maudissez, maudissez ses habitants, Car ils ne vinrent pas au secours de l'Éternel, Au secours de l'Éternel, parmi les hommes vaillants.
24 Bénie soit entre les femmes Jaël, Femme de Héber, le Kénien! Bénie soit-elle entre les femmes qui habitent sous les tentes!
25 Il demanda de l'eau, elle a donné du lait, Dans la coupe d'honneur elle a présenté de la crème.
26 D'une main elle a saisi le pieu, Et de sa droite le marteau des travailleurs; Elle a frappé Sisera, lui a fendu la tête, Fracassé et transpercé la tempe.
27 Aux pieds de Jaël il s'est affaissé, il est tombé, il s'est couché; A ses pieds il s'est affaissé, il est tombé; Là où il s'est affaissé, là il est tombé sans vie.
28 Par la fenêtre, à travers le treillis, La mère de Sisera regarde, et s'écrie: Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Pourquoi ses chars vont-ils si lentement?
29 Les plus sages d'entre ses femmes lui répondent, Et elle se répond à elle-même:
30 Ne trouvent-ils pas du butin? ne le partagent-ils pas? Une jeune fille, deux jeunes filles par homme, Du butin en vêtements de couleur pour Sisera, Du butin en vêtements de couleur, brodés, Un vêtement de couleur, deux vêtements brodés, Pour le cou du vainqueur.
31 Périssent ainsi tous tes ennemis, ô Éternel! Ceux qui l'aiment sont comme le soleil, Quand il paraît dans sa force. Le pays fut en repos pendant quarante ans.
LA CHANSON DE DEBORAH : UNE VISION DIVINE
LA chanson de Deborah et Barak est double, la première partie, se terminant par le onzième couplet, un chant d'espoir naissant et d'encouragement pieux pendant le temps de préparation et de réveil, l'autre un chant de bataille et de victoire palpitant d'un patriotisme avide et de la chaleur souffle d'excitation martiale. Dans la première partie, Dieu est célébré comme l'Aide d'Israël d'autrefois et de loin ; Il est le ressort du mouvement dont se réjouit le chanteur, et dans sa louange culminent les strophes.
Mais la nature humaine s'affirme après le grand et décisif triomphe dans les touches vives de ce dernier chant. On y parle davantage des actions des hommes, et il y a une exultation ardente pittoresque au sujet de ceux qui sont tombés. On pourrait presque penser que Deborah, elle-même sans enfant, se glorifie de la mère de Sisera dans la désolation totale qui s'abat sur elle lorsqu'elle apprend la nouvelle de la défaite et de la mort de son fils. Pourtant, cette humeur cesse brusquement et le chant revient à Jéhovah, dont les amis sont exaltés dans la joie et la force par son aide précieuse.
L'intérêt principal du double chant réside dans sa couleur religieuse, car c'est ici que s'exprime la pieuse ardeur de l'Israël des juges. Dans l'ensemble, il est plus patriotique que moral, plus guerrier que religieux, et reflète ainsi incontestablement l'humeur de l'époque. Quelles idées y trouvons-nous du rapport d'Israël à Dieu et de Dieu à Israël, quelles conceptions du caractère divin ? Jéhovah est invoqué et loué comme le Dieu des Hébreux seul.
Il semble n'avoir aucun intérêt pour les Cananéens, ni compassion envers eux. Pourtant, la grandeur du Divin qui s'en va est déclarée dans des images audacieuses et frappantes, et les hautes résolutions des hommes sont clairement attribuées à l'Esprit du Tout-Puissant. Le devoir envers Dieu est lié au devoir envers la patrie, et il est au moins suggéré qu'Israël sans Jéhovah n'est rien et n'a pas droit à une place parmi les peuples.
La nation existe pour la gloire de son Roi céleste, pour faire connaître sa puissance et ses actes justes. Un morceau comme celui-ci dans un chant de guerre appartenant à l'époque de la semi-barbarie d'Israël ne porte aucune promesse incertaine. De la source d'où elle jaillit, claire et étincelante, sortiront d'autres chants, avec une musique plus tendre et un désir plus saint, des chants d'espérance spirituelle et de désir généreux de paix messianique.
1. La première note religieuse est frappée dans ce que l'on peut appeler l'Alléluia d'ouverture, bien que l'éjaculation « Bénissez le Seigneur » ne soit pas, en hébreu, celle qui est ensuite devenue le grand refrain du chant sacré.
« Pour que les dirigeants dirigent en Israël,
Pour cela le peuple s'offrit volontiers :
Bénissez Jéhovah."
Voici plus que la croyance en la Providence. C'est la foi en la présence spirituelle et en la puissance de Dieu qui influence les âmes des hommes. Débora a-t-elle enfin vu, après de longs efforts pour réveiller le peuple insouciant, l'un et l'autre répondre à ses appels et chercher sa tente parmi les collines ? A-t-elle été témoin des vœux des chefs d'Issacar et de Zabulon qu'ils ne manqueraient pas au jour de la bataille ? Ce n'est pas à elle-même mais au Dieu d'Israël que l'on attribue le nouveau tempérament.
Jéhovah, qui a touché son propre cœur, en a maintenant touché beaucoup d'autres. Pendant des années, elle avait été consciente d'influences plus saintes que celles des gens au milieu desquels elle vivait. En secret, dans le silence du cœur, elle s'était retrouvée dominée par des pensées que personne autour d'elle ne partageait. Elle les a bien pris en compte. Jéhovah lui a parlé, Jéhovah se souciant toujours de son peuple, attendant de le racheter de la servitude.
Et maintenant, quand son cri prophétique trouve un écho dans d'autres âmes, quand des hommes qui dormaient se lèvent et déclarent leur dessein, surtout quand de ce côté et que des compagnies de braves jeunes et d'anciens résolus viennent à elle - des pentes du Carmel, de les collines de Galaad - le feu de l'espoir dans leurs yeux, comment expliquer autrement le manque d'énergie et de dévotion que comme l'œuvre de l'Esprit qui a ému sa propre âme ? A Jéhovah est toute la louange.
Assez commune de nos jours est une profession de foi en Dieu comme source de tout bon désir et effort juste, comme inspirant la charité du généreux, l'affection de l'aimant, la fidélité du vrai. Mais si notre foi est profonde et réelle, elle nous rapproche beaucoup plus que nous ne nous sentons habituellement de Celui qui est vraiment la Vie. L'existence et l'énergie de Dieu sont assurées à ceux qui ont cette intuition.
Chaque bonté faite par l'homme à l'homme est un témoignage contre lequel la négation de la vie divine n'a aucun pouvoir. Bien que l'intellect cherchant au loin ne discerne que quelques empreintes de pas rares et indistinctes d'un être puissant qui est passé, vu par intervalles dans les plaines de l'histoire, puis perdu dans les marécages ou sur le sol rocailleux, il devrait y avoir trouvé dans chaque vie humaine des preuves quotidiennes de la grâce et de la sagesse divines.
Le bon, le vrai, le noble s'adressent constamment aux hommes, trouvent des hommes ; et à travers eux, Dieu les trouve. Quand une parole magnanime est prononcée, Dieu est entendu. Lorsqu'un acte est fait dans l'amour, dans la pureté, dans le courage ou dans la pitié, Dieu est vu. Lorsque, par langueur, corruption et complaisance, des hommes se lèvent et se tournent vers le devoir, Dieu se révèle. Celui en qui nous avons confiance pour la rédemption du monde ne se laisse jamais sans témoin, que la foi perçoive ou que l'incrédulité nie.
L'histoire humaine déploie une urgence divine par laquelle le progrès, l'évolution de tout ce qui est bien procède d'âge en âge. L'homme n'a jamais été laissé à la nature seule ni à lui-même. Le surnaturel s'est toujours mêlé à sa vie. Il a résisté souvent, il s'est rebellé ; pourtant la conscience n'a pas cessé, Dieu ne s'est pas retiré. Cette énergie vivante de Jéhovah, non seulement comme appartenant au passé mais découverte dans le nouveau zèle d'Israël, Débora la vit, et en vertu de la révélation qu'elle était bien avant son temps. Pour la vie fraîche du peuple, pour le dévouement volontaire de tant de personnes à la grande cause, elle éleva la voix pour louer l'éternel ami d'Israël.
2. Le prochain passage peut être appelé un prologue dans les cieux. En partie historique, c'est principalement une vision de l'œuvre séculaire de Jéhovah pour son peuple. Avec des mots qui clignotent et roulent, le chant décrit l'avènement glorieux du Très-Haut, la nature s'agite de sa présence, les montagnes tremblent sous ses pas.
Le siège de la Divine Majesté paraît à la prophétesse être à Séir. Elle regarde à travers les collines du sud et passe au-delà du désert jusqu'à ce lieu de mystère où Dieu a parlé dans le tonnerre et s'est proclamé dans la Loi. L'imagerie indique les phénomènes de tremblement de terre et d'un terrible orage accompagné de fortes pluies. Ceux-ci, les symboles naturels les plus frappants du surnaturel, forment les matériaux de la strophe.
Peut-être que même pendant que la chanson est chantée, les tonnerres du Sinaï se font écho dans une grande tempête qui secoue le ciel et roule parmi les collines. Les signes extérieurs représentent les nouvelles impressions de la puissance et de l'autorité divines qui surprennent et réveillent les tribus. Ils n'ont entendu aucune voix, n'ont vu aucun signe de Dieu depuis de nombreuses années. Celui qui a sorti leurs pères de la servitude, celui qui a marché avec eux à travers le désert, a été oublié ; mais Il revient, Il est de nouveau avec eux.
L'office de la prophétesse est de célébrer la présence de Dieu et d'exciter dans les âmes ternes des hommes un sentiment de sa majesté. Le Sinaï trembla et fut consterné devant Dieu. Le grand pic à côté duquel Tabor n'est qu'un monticule coulait dans une lueur et une ruée volcaniques. C'est celui dont Deborah entend venir dans la tempête qui bat, celui dont les pieds victorieux ébranlent les collines d'Ephraïm. Le peuple a-t-il abandonné son roi ? Qu'ils le cherchent, faites-lui confiance maintenant. Sous l'ombre de ses ailes il y a un refuge ; devant ses flèches et les crues féroces qu'il déverse du ciel qui peut tenir debout ?
Il a été bien dit que pour l'Israël des temps anciens, tous les phénomènes naturels - une tempête, un ouragan ou une inondation - avaient une portée plus qu'ordinaire. « Interdit de reconnaître et, pour ainsi dire, de saisir le Dieu du ciel sous quelque forme matérielle que ce soit, ou d'adorer même dans les cieux eux-mêmes des symboles constants de son être et de sa puissance, mais aspirant plus en esprit aux manifestations de son existence invisible, L'esprit d'Israël était toujours à la recherche d'une allusion à la nature de l'Être céleste invisible, d'un aperçu de ses voies mystérieuses, et son courage s'éleva à un degré bien plus élevé lorsque l'encouragement et l'impulsion divins semblaient venir du monde matériel.
Israël s'était détourné des images de Baal et d'Ashtaroth ; mais où était leur roi céleste ? Tu marches hors du champ d'Edom, la terre trembla, les cieux aussi tombèrent. Les montagnes se sont abattues en présence de Jéhovah. » Si le peuple songeait à la démonstration claire de la majesté divine faite à ses pères, il réaliserait une fois de plus que Dieu est le Souverain du ciel et de la terre. Alors le courage revivrait, et dans le la foi du Tout-Puissant, ils iraient vers la victoire.
Or y avait-il dans cette foi un élément de raison, une correspondance avec le fait ? Est-ce de la fantaisie et rien d'autre, l'envolée poétique d'une âme ardente avide de réveiller une nation ? Avons-nous ici un lien arbitraire établi entre des événements naturels frappants et une personne divine trônant dans les cieux dont la prophétesse assume l'existence, dont la prétendue prétention à l'obéissance hante son esprit ? Dans une telle question, notre époque exprime son scepticisme.
C'est un âge de science, de science positive. Travaillant depuis des siècles à comprendre le phénoménal, la recherche s'est enfin arrogé le droit de nous dire ce que nous devons croire concernant le monde - ce que nous devons croire, observer, car c'est un nouveau credo et rien d'autre qui nous confronte ici. . « Le gouvernement du monde, dit-on, ne doit pas être considéré comme déterminé par une intelligence extramondaine, mais par une seule immanente aux forces cosmiques et à leurs relations.
" Un autre dit : " Le monde ou la matière avec ses propriétés que nous appelons forces doit avoir existé de toute éternité et doit durer éternellement - en un mot, le monde ne peut pas avoir été créé. L'action toujours changeante des forces naturelles est la cause fondamentale de tout ce qui surgit et périt. croyance enfantine des peuples; il a arraché le tonnerre et les éclairs des mains des dieux.
Les pouvoirs extraordinaires des Titans d'autrefois ont été saisis par les doigts de l'homme. Ce qui paraissait inexplicable, miraculeux et l'œuvre d'une puissance surnaturelle s'est avéré par le toucher de la science être l'effet de forces naturelles jusqu'alors inconnues. Tout ce qui arrive le fait d'une manière naturelle, c'est -à- dire sur un mode déterminé seulement par la coalition accidentelle ou nécessaire des matériaux existants et de leurs forces naturelles immanentes. le jugement est rendu : « J'ai sondé les cieux, mais je n'ai trouvé nulle part les traces d'un Dieu » ?
Nous entendons se vanter qu'aucun chant de voyant hébreu ne peut résister à cette sagesse moderne, que la superstition de la foi biblique s'évanouira comme la lumière des étoiles, avant le soleil levant. A la science, toute opinion doit se soumettre. Mais attendez. C'est du dogmatisme. contre croyance après tout, autorité contre autorité, et l'un dans une région inférieure à l'autre, avec des sanctions largement inférieures. La science naturelle déclare le présent résultat de son observation de l'univers, enquête brève, superficielle et limitée à un petit coin de l'ensemble.
Pourtant, ces délivrances doivent être placées au-dessus de la science qui traite de l'existence sur le plan le plus élevé, le spirituel, résolvant les problèmes les plus profonds de la vie et de la conscience, trouvant un soutien perpétuel dans l'expérience des hommes. La réclamation est quelque peu importante; il manque la preuve de service; il manque de vérification. La science s'enorgueillit beaucoup, comme c'est naturel à son adolescence. Mais à quel moment peut-elle oser dire : Voici la vérité définitive, voici la certitude ? Nous ne repoussons pas notre dette envers le découvreur lorsque nous maintenons que la science naturelle n'observe la surface d'un ruisseau que sur quelques kilomètres le long de son cours, tandis que les sources au loin parmi les collines éternelles et l'écoulement dans l'océan infini ne sont jamais vus. .
Sommes-nous raillés par la croyance ? Ceux qui nous narguent doivent fournir pour leur part quelque chose de plus qu'une inférence avant que nous ne nous fions tous à leur sagesse. La « Force » tant invoquée, qu'est-ce que c'est au regard des définitions de la science ? Effets que nous voyons ; Forcer jamais. Toutes les déclarations sur la nature de la force sont un pur dogme. Il est déclaré qu'il existe des lois nécessaires et éternelles de la matière. Qu'est-ce qui les rend nécessaires et qui peut prouver leur pérennité ? En utilisant de tels mots, les hommes dépassent infiniment les recherches matérielles - ils en concluent - ils affirment.
Dans le domaine des sciences naturelles, nous ne pouvons affirmer que rien n'est éternel, et même la nécessité est un mot qui n'a aucune garantie. Ce n'est que dans l'âme, dans le domaine des idées morales, que l'on rencontre ce qui dure, ce qui est nécessaire, ce qui a une réalité constante. Et c'est ici que notre croyance en Dieu en tant que Créateur universel, Source de pouvoir et de vie, l'Agent Unique, le Roi éternel, immortel et invisible, trouve racine et force.
La bataille entre le matérialisme et la foi religieuse n'est pas une bataille dans laquelle les faits sont rangés d'un côté et les inférences et les rêves de l'autre. Le tableau est faits contre faits, comme nous l'avons dit, et avec une immense différence de valeur. Est-ce une séquence établie que lorsque l'électricité dans les nuages n'est pas en équilibre avec celle de la terre, dans certaines conditions il y a un orage ? C'est sûrement une séquence d'un moment plus élevé que lorsque le sens de la droiture s'empare de l'esprit des hommes, ils s'élèvent contre l'iniquité et il y a une révolution.
Là opèrent des forces naturelles, ici spirituelles. Mais de quel côté est l'indication de l'éternité ? Laquelle de ces séquences peut le mieux prétendre donner une clé de l'ordre de l'univers ? Certes, si l'évolution des âges, jusqu'à présent, a culminé dans l'homme avec sa capacité de connaître et de servir le vrai, le juste, le bien, ces faits de son esprit et de sa vie sont les plus élevés dont nous puissions prendre connaissance, et en eux, si quelque part, nous devons trouver la clé de toute connaissance, la raison de tous les phénomènes.
La science évolutionniste elle-même doit accepter cela. Dans les mouvements de la nature, nous ne trouvons aucun progrès vers la fixité et la finalité. La nature travaille, les hommes travaillent avec ou contre la nature ; mais le flux des choses est perpétuel ; il n'y a pas d'échappatoire au changement. Dans les efforts de la vie spirituelle, il n'en est pas ainsi. Lorsque nous luttons pour l'égalité, pour la vérité, pour la pureté, nous avons alors des aperçus de l'ordre immuable que nous devons nécessairement appeler Divin.
Voici l'indication de l'éternité ; et au fur et à mesure que nous enquêtons, au fur et à mesure que nous expérimentons, nous arrivons à la certitude, nous atteignons une vision plus large, une foi plus large. Ce qui dure s'élève nettement au-dessus de ce qui apparaît et passe.
En revenant au chant de Deborah et à sa vision de la venue de Dieu dans la tempête impétueuse, nous voyons la valeur pratique du théisme. Une grande idée, complète et majestueuse, conduit la pensée au-delà du symbole et du changement vers le Seigneur de toute justice. Attribuer des phénomènes à la « Nature » est un mode de pensée stérile ; rien n'est fait pour la vie. Attribuer des phénomènes à une variété de personnes surhumaines limite et affaiblit l'idée religieuse recherchée ; on est encore perdu dans le changeant.
Le théisme délivre l'âme des deux maux et la place sur une voie libre ascendante, sévère mais séduisante. Par cette voie, le prophète hébreu s'est élevé aux conceptions élevées et fécondes qui rassemblent les hommes dans la responsabilité et l'adoration. L'éternel gouverne tout, règle tout changement ; et cet éternel est la sainte volonté de Dieu. La toute-puissance à laquelle la nature obéit est la toute-puissance du droit. Israël revenant à Dieu le trouvera venant au secours de son peuple dans les mouvements terribles ou bienveillants du monde naturel.
Notre point de vue dans un sens s'étend au-delà de celui du voyant hébreu. Nous trouvons que le but divulgué dans les phénomènes naturels est quelque peu différent. Pas la protection d'une race favorisée, mais la discipline de l'humanité est ce que nous percevons. La nôtre est une expansion de la foi hébraïque, révélant la même bonté divine engagée dans une œuvre rédemptrice d'une portée plus large et d'une durée plus longue.
Le point est encore en doute parmi nous si le bien, le vrai, le droit, sont invincibles. Ceux qui vont de l'avant au service de Dieu sont souvent accablés par la multitude sans grâce. D'âge en âge, le problème de la suprématie de Dieu semble rester en suspens, et les hommes n'ont pas peur, au nom de l'iniquité la plus ignoble, d'essayer des problèmes avec les meilleurs. Qu'il en soit ainsi. L'œuvre divine est lente. Même les meilleurs ont besoin de discipline pour avoir de la force, et Dieu n'est pas pressé de porter son argument contre l'athéisme.
Il y a du temps en abondance. Ceux qui sont enclins au mal ou induits en erreur par le mensonge, ceux qui sont du mauvais côté bien qu'ils se considèrent comme les soldats d'une bonne cause peuvent gagner dans de nombreux domaines, mais leur gain s'avérera à long terme être une perte, et ceux qui perdent et l'automne sont vraiment les vainqueurs. Il y a une défaite qui vaut mieux que le succès. D'autres âges que ceux appartenant à l'histoire de ce monde sont encore à l'aube, et la découverte viendra à chaque intelligence que lui seul triomphe dont la vie est dépensée pour la justice et l'amour, dans la fidélité à Dieu et à l'homme.
3. Qu'il soit permis que nous trouvions le dernier chant du chant de Deborah exprimant la foi plutôt qu'une morale claire, pointant vers un avenir spirituel plutôt qu'exhibant une connaissance réelle du caractère divin. Nous entendons parler des actes justes du Seigneur, et la note est la bienvenue, mais il est fort probable que l'idée soit de justice punitive et de punition qui rattrape les ennemis d'Israël. Lorsque le reste des nobles et du peuple descendra - ce reste d'hommes courageux et fidèles ne voulant jamais d'Israël - le Seigneur descend avec eux, leur Guide et leur Force.
Meroz est maudit parce que les habitants ne vont pas au secours de Jéhovah. Et enfin, il y a la gloire de Sisera parce qu'il est un ennemi du roi invisible d'Israël. Il y a la confiance, il y a la dévotion, mais aucune largeur de vue spirituelle.
Nous devons, cependant, nous rappeler qu'une chanson pleine de l'esprit de bataille et de la joie de la victoire ne peut pas s'attendre à respirer l'idéal de la religion. L'esprit du chanteur est trop excité par les circonstances de l'époque, l'agitation, le triomphe, pour s'attarder sur des thèmes plus élevés. Quand le combat doit être fait, c'est l'affaire principale de l'heure, cela ne peut pas être autre chose pour ceux qui sont engagés. Une femme en particulier, tendue à un niveau inhabituel d'endurance nerveuse, serait absorbée par les événements et sa propre position nouvelle et étrange ; et elle passerait rapidement de la tension de l'anxiété à une vive exaltation passionnée où tout se perdait, sauf le sens de la délivrance et de la justification personnelle.
Quand c'est passé ce qui était une issue de vie ou de mort, de liberté ou de destruction, la joie monte dans un printemps soudain, la joie dans la prouesse des hommes, la plénitude du secours divin ; ni la prophétesse ni les combattants ne sont indifférents à la justice et à la miséricorde, bien qu'ils ne les nomment pas ici. Deborah, une femme d'un patriotisme et d'une piété intenses, a beaucoup osé pour Dieu et son pays ; d'une chose basse dont elle était incapable.
Les hommes qui combattaient au bord des eaux de Megiddo et tuaient leurs ennemis sans pitié dans le feu de l'action connaissaient en temps de paix les devoirs de l'humanité et faisaient sans doute preuve de bonté, une fois la guerre terminée, envers les veuves et les orphelins des tués. Connaître et servir Jéhovah était une garantie de culture morale à une époque rude ; et les Israélites, lorsqu'ils retournèrent à lui, durent contraster très favorablement en ce qui concerne la conduite avec les dévots de Baal et d'Astarté.
Pour un cas parallèle, nous pouvons nous tourner vers Oliver Cromwell. Dans sa lettre après la prise de Bristol, un travail sanglant dans lequel le courage de la force parlementaire a été vivement mis à l'épreuve, Cromwell attribue la victoire à Dieu en ces termes : « Ceux qui ont été employés à ce service savent que la foi et la prière t'ont obtenu cette ville.Dieu a mis l'épée dans les mains du Parlement pour la terreur des méchants et la louange de ceux qui font le bien.
" De victoire après victoire, qui a laissé de nombreux foyers désolés, il parle de miséricorde à reconnaître avec toute la reconnaissance. œuvre glorieuse pour le bonheur de ce pauvre royaume. » Lisez ses dépêches et vous découvrirez que bien que l'homme ait un cœur généreux et ait été un serviteur juré du Christ miséricordieux, il ne respire pourtant aucune compassion pour les troupes royales. Celles-ci sont l'ennemi contre qu'un homme pieux est tenu de combattre; leur massacre est une terrible nécessité.
En ce moment, il est de mode de déprécier autant que possible la valeur morale de la vieille foi hébraïque. On nous assure sur un ton d'autorité que le Jéhovah d'Israël n'était qu'un autre Kemosh, ou, disons, un respectable Baal, un être sans valeur morale, - en fait, un simple nom de puissance adoré par les Israélites comme leur protecteur. L'histoire du peuple achève cette théorie acritique. Si la religion d'Israël ne soutenait pas une moralité plus élevée, si la foi de Jéhovah était purement séculière, comment Israël est-il devenu une nation du long conflit avec les Moabites, les Cananéens, les Madianites et les Philistins ? Les Hébreux n'étaient pas supérieurs en nombre, en unité ou en habileté militaire aux nations qui avaient intérêt à les soumettre ou à les expulser.
Une position avantageuse que les Israélites devaient avoir. Qu'est-ce que c'était? La justice d'homme à homme, l'honneur domestique, le souci de la vie humaine, une mesure de désintéressement, voilà du moins, ainsi que l'entière pureté de leurs rites religieux, leur héritage ; à travers eux, la bénédiction de l'Éternel reposait sur eux. Il ne pourrait jamais y avoir de retour à Lui dans la pénitence et l'espérance sans un retour aux devoirs et à la foi de l'alliance sacrée.
Nous savons donc que tandis que Deborah chante son chant de bataille et exulte au sujet de Sisera déchue, il y a latente dans son esprit et dans l'esprit de son peuple une chaleur de but moral justifiant leur nouvelle liberté. Cette nation est à nouveau une église militante. Le cœur des hommes s'agrandit afin que Dieu puisse habiter en eux. Le triomphe d'Israël ne sera-t-il pas pour le bien de ceux qui sont vaincus ? Le peuple de Jéhovah, sortant comme le soleil dans sa puissance, ne répandra-t-il pas un rayonnement bienveillant sur les pays alentour ? Une si belle conception du devoir se trouve à peine dans le chant de Débora, mais, réalisé ou non à l'époque de l'Ancien Testament, c'était la révélation de Dieu à travers Israël au monde.
LA CHANSON DE DEBORAH : UN CHANT DE patriotisme
NOUS avons déjà considéré le cantique de Débora comme une déclaration de l'œuvre de Dieu plus large et plus spirituelle qu'on ne pouvait l'espérer à cette époque. Nous le considérons maintenant comme exhibant différentes relations entre les hommes et le dessein divin. Il y a un esprit religieux dans tout le mouvement décrit ici. Elle commence par un renouveau de foi et d'obéissance, prospère malgré la froideur et l'opposition de beaucoup, grandit en force et en enthousiasme au fur et à mesure qu'elle avance, et est finalement couronnée de succès.
L'église est militante au sens littéral ; pourtant, combattant avec des armes charnelles, il lutte vraiment pour la gloire du Roi Invisible. Il y a un parallèle étroit entre l'entreprise de Déborah et Barak et celle qui s'ouvre devant l'église du temps présent. Aucun accommodement forcé n'est nécessaire pour tirer des leçons de chants de différentes sortes pour nous guider et nous avertir dans la campagne du christianisme.
Voici Débora elle-même, une mère en Israël, et les chefs qui prennent place à la tête des armées de Dieu. Voici aussi les gens qui s'offrent volontairement, mettant leur vie en péril pour la religion et la liberté. L'histoire du passé et la vision de Jéhovah comme seul souverain de la nature et de la providence encouragent les fidèles, qui sortent de la léthargie et quittent les chemins de la vie pour prendre le champ de bataille en rang de bataille.
Les prélèvements d'Éphraïm, de Benjamin, de Zabulon, d'Issacar et de Nephtali représentent ceux qui sont résolument chrétiens, prêts à tout risquer pour l'amour de l'Évangile. Mais Ruben est assis parmi les bergeries et écoute les chants des troupeaux, Dan reste dans les bateaux, Asher au havre de la mer ; et ceux-ci peuvent représenter les professeurs de religion égoïstes et égoïstes. Jabin et Sisera sont à nouveau des adversaires établis de la bonne cause ; ils sont braves pour leur propre défense ; leurs positions paraissent des plus formidables, leurs bataillons font trembler le sol.
Mais les étoiles du ciel, les flots de Kishon, ne sont qu'une petite partie des forces du Roi des cieux ; et l'âme d'Israël marche en force jusqu'à ce que l'ennemi soit mis en déroute. Meroz aide pratiquement l'ennemi. Ceux qui habitent dans ses murs doutent du problème et ne risquent pas leur vie ; la malédiction de l'apostasie maussade s'abat sur eux. Jaël est un type vivant des aides sans scrupules d'une bonne cause, ceux qui, employant les armes et les méthodes du monde, voudraient être les serviteurs de ce royaume dans lequel rien de vil, rien de terrestre ne peut avoir de place.
Et il y a les enfants de l'heure, les belles dames d'Harosheth dont le plaisir et l'orgueil sont liés à l'oppression, qui regardent à travers les treillis et écoutent en vain les chars qui reviennent chargés de butin.
1. Les chefs et chefs des tribus sous Débora et Barak, Débora en tête de la grande entreprise, son âme en feu de zèle pour Israël et pour Dieu.
Deborah et Barak montrent tout au long de cet esprit d'accord cordial, ce soutien franc l'un de l'autre qui sont à tout moment tant à désirer chez les chefs religieux. Il n'y a pas de jalousie, pas d'effort pour la prééminence. Barak est un homme courageux, mais il ne bougera pas sans la prophétesse ; il se contente de lui donner la place d'honneur pendant qu'il fait le travail martial. Deborah remettait à nouveau la tâche entre les mains de Barak en se fiant entièrement à sa sagesse et à sa vaillance ; pourtant elle est prête à apparaître avec lui, et dans sa chanson, alors qu'elle revendique l'office prophétique, c'est à Barak qu'elle rend les honneurs de la victoire : « Conduis ta servitude, fils d'Abinoam ».
Rarement, il faut l'avouer, il y a une totale harmonie entre les chefs d'entreprise. La jalousie est trop souvent avec eux dès le début. Les soupçons se cachent sous la table du conseil, les ambitions privées et les peurs indignes sèment la confusion alors que chacun doit faire confiance et encourager l'autre. Le bel enthousiasme d'une grande cause ne triomphe pas comme il se doit de l'égoïsme de la nature humaine. De plus, des variétés de dispositions entre le prudent et l'impétueux, le plus et le moins de sagacité ou de foi, un manque de sincérité ici, de justice là, sont des influences séparatrices sans cesse à l'œuvre.
Mais lorsque l'importance pressante des devoirs confiés aux hommes par Dieu gouverne toute volonté, ces éléments de division cessent ; les dirigeants qui diffèrent par leur tempérament sont donc loyaux les uns envers les autres, chacun jaloux de l'honneur de l'autre en tant que serviteurs de la vérité. Dans la Réforme, par exemple, la prospérité était en grande partie due au fait que deux hommes tels que Luther et Melanchthon, très différents mais profondément unis, se tenaient côte à côte au cœur du conflit, l'impétuosité de Luther modérée par l'esprit plus calme de l'autre , la soif de paix de Melanchthon empêchée de concession dangereuse par l'audace de son ami.
Leur amour et leur fidélité mutuels montraient la noblesse des uns et des autres, montraient aussi ce qu'était l'Évangile protestant. Leurs divergences se fondaient dans l'enthousiasme pour la Parole de Dieu, que l'un considérait comme une ambroisie céleste, l'autre comme une épée, une guerre, une destruction s'abattant sur les enfants d'Éphraïm comme une lionne dans la forêt. L'œuvre divine était la vie de chacun ; chacun à sa manière cherchait avec une ferveur splendide à transmettre la vérité du Christ.
Les dirigeants de l'Église sont responsables d'une grande partie de ce qu'ils condamnent eux-mêmes. Les différences ne surgissent pas rapidement parmi les disciples lorsque les enseignants sont modestes, honorables et fraternels. Paul s'écrie : « Christ est-il divisé ? Avez-vous été baptisés au nom de Paul ? Qu'est-ce qu'Apollos ? Qu'est-ce que Paul ? Des ministres par lesquels vous avez cru. Lorsque nos dirigeants parleront et ressentiront de la même manière, il y aura la paix, pas l'uniformité mais quelque chose de mieux. L'agriculture de Dieu, l'édifice de Dieu prospérera.
Mais il est déclaré que c'est de la jalousie pour la religion qui divise - la jalousie pour la pure doctrine du Christ - la jalousie pour la vraie église. On essaie d'y croire. Mais alors pourquoi tous ne sont-ils pas, dans cet esprit de sainte jalousie que l'on trouve côte à côte comme camarades, avec empressement mais dans une cordiale fraternité discutant des points de divergence, déterminés à chercher ensemble et à s'entraider jusqu'à ce qu'ils trouvent des principes sur lesquels ils peuvent tous se reposer ? Les chefs des différents corps chrétiens n'apparaissent pas comme Déborah et Barak engagés dans une entreprise commune, mais comme des chefs d'armées rivales voire opposées.
La raison en est que dans cette église et dans l'autre il y a eu verrouillage des questions, et les dirigeants élus sont presque tous des hommes qui se sont engagés à respecter les décrets tribaux. Dans les décisions des conciles et des synodes, et non moins dans les délivrances de savants docteurs s'excusant chacun pour sa propre secte et marquant le chemin que son parti doit parcourir, il y a eu depuis le temps des apôtres un durcissement et une limitation de l'opinion.
La pensée s'est cristallisée prématurément et chaque église s'enorgueillit de son gisement particulier. Le vrai chef d'église doit comprendre qu'un cours qui a pu être inévitable dans le passé n'est pas la vertu d'aujourd'hui et que ceux qui adhèrent simplement à une position archaïque qui affirment qu'une église est la seule détentrice de la vérité, le seul centre d'autorité. . Il peut sembler étrange de conseiller aux églises de reconsidérer de nombreuses idées intégrées dans la croyance et la constitution et de rejeter tous les dirigeants qui sont tels par le mérite de siéger immobiles dans les sièges des rabbins, mais le progrès du christianisme en puissance et en assurance attend une nouvelle fraternité qui amènera une nouvelle catholicité.
Sous des guides du bon genre, les églises auront des qualités et des distinctions comme auparavant, chacune sera un rendez-vous pour les esprits d'un certain ordre, mais en confessant franchement le droit et l'honneur de l'autre, elles se presseront de front pour escalader et posséder les hauts plateaux de la vérité.
Certes, on dit quelque chose de la tolérance. Mais c'est une idée purement politique. Qu'il ne soit pas même nommé dans l'assemblée du peuple de Dieu. Barak tolère-t-il Deborah ? Moïse tolère-t-il Aaron ? Saint-Pierre tolère-t-il Saint-Paul ? Les disciples du Christ se tolèrent, n'est-ce pas ? Quelle merveilleuse grandeur d'âme ! Un ou deux, semble-t-il, ont été nommés seuls gardiens de l'arche, mais sont prêts à tolérer l'aide embarrassante d'auxiliaires bien intentionnés.
On ne demande ni charité de ce genre ni mollesse de croyance. Que chacun soit fortement persuadé dans son esprit de ce qu'il a appris du Christ. Mais là où Christ n'a pas exclu l'enquête, et là où les croyants sincères et réfléchis diffèrent, il n'y a pas de place pour ce qu'on appelle la tolérance ; la demande est pour la communion fraternelle dans la pensée et le travail.
Deborah était une mère en Israël, une mère allaitante du peuple dans son enfance spirituelle, avec un cœur chaleureux de mère pour le troupeau opprimé et fatigué. La nation avait besoin d'une nouvelle naissance, et que, par la grâce de Dieu, Deborah lui a donné dans le dur labeur de son âme. Pendant de nombreuses années, elle a souffert, prié et supplié. Israël avait choisi de nouveaux dieux et en les servant, il mourait à la justice, mourait à Jéhovah.
Deborah a dû verser sa propre vie dans la moitié des morts, et par rapport à cet effort, la bataille avec les Cananéens n'était qu'une question secondaire. Ainsi en est-il toujours. La tâche divine est celle des âmes maternelles qui travaillent pour l'accélération de la foi et du saint service. Les grandes victoires de la valeur, de la patience et de l'amour chrétiens ne sont jamais remportées sans ce renouveau de l'humanité ; et tout est dû à ceux qui ont guidé les ignorants vers la connaissance, les négligents vers la pensée et les faibles vers la force à travers des années de labeur patient. Ce ne sont pas tous des prophètes, pas tous connus des tribus : pour beaucoup d'entre eux, le récit attend, caché avec leur Dieu, jusqu'au jour de la révélation et de la réjouissance.
Pourtant, Barak aussi, le Lightning Chief, a un rôle honorable. Lorsque les hommes sont rassemblés, les hommes nouveau-nés dans la vie, il peut les conduire. Ils sont Ironsides sous lui. Il se précipite du Thabor et ils à ses pieds avec une vigueur à laquelle rien ne résiste. Si nous avons Deborah, nous aurons aussi Barak, son armée et sa victoire. La promesse n'est pas pour les femmes seulement, mais pour tous dans les voies privées et les règlements obscurs de la vie qui travaillent à la fabrication des hommes. Chaque chrétien a la responsabilité et la joie d'aider à préparer la venue de Jéhovah dans un grand élan de foi et de justice.
2. Nous opposons ensuite les personnes qui se sont offertes volontairement, qui « ont mis leur vie en danger jusqu'à la mort sur les hauteurs des champs », et celles qui, pour une raison ou une autre, se sont tenues à l'écart.
Avec des chefs unis, il y a une certaine unité entre les tribus. Barak et Deborah convoquent tous ceux qui sont prêts à frapper pour la liberté, et il y a un grand rassemblement. Pourtant, il pourrait y avoir le double du nombre. Ceux qui refusent de prendre les armes ont bien des prétextes, mais la vraie cause est le manque de cœur. L'oppression de Jabin n'affecte pas beaucoup certains Israélites, et dans la mesure où elle le fait, ils préfèrent continuer à payer tribut que risquer leur vie, plutôt supporter les maux qu'ils ont que de risquer quoi que ce soit en rejoignant Barak. Ceux-ci se retenant, le travail doit être effectué par un nombre relativement petit, un reste des nobles et du peuple.
Mais un reste est toujours trouvé ; il y a des hommes et des femmes qui ne fléchissent pas le genou devant le Baal de la mode mondaine, qui ne contentent pas leur âme au milieu des pots de chair de la basse servitude. Ils doivent s'aventurer et sacrifier beaucoup dans une guerre longue et variée, et souvent leur chair et leur cœur peuvent presque échouer. Mais une grande récompense est la leur. Alors que d'autres sont sans esprit et sans espoir, ils connaissent la joie de vivre, sa vraie puissance et sa joie.
Ils savent ce que croire signifie, à quel point cela rend l'âme forte. Leur tout est dans le royaume spirituel qui ne peut pas être déplacé. Dieu est la part de leurs âmes, leur joie et leur gloire. Ceux qui restent là et regardent pendant que le conflit fait rage peuvent partager dans une certaine mesure la liberté qui est gagnée, car les gains de la guerre chrétienne ne sont pas limités, ils sont pour toute l'humanité. Il y a une vie plus large et mieux ordonnée pour tous quand cette mauvaise coutume et cela ont été surmontés, quand un Jabin après l'autre cesse d'opprimer.
Mais qu'est-ce que toucher après tout à la frontière de la liberté chrétienne ? Aux combattants appartient l'héritage lui-même, une conquête toujours plus étendue, une terre d'oliviers et de vignes et de ruisseaux d'eau vive.
Différentes tribus sont nommées qui ont envoyé des contingents à l'armée de Barak. Ils sont typiques des différentes églises, des différents ordres de la société qui avancent dans la campagne de la foi. Les Hébreux qui sont venus le plus facilement à l'appel de bataille semblent avoir appartenu à des districts où l'oppression cananéenne était lourde, le pays qui s'étendait entre Harosheth, le quartier général de Sisera, et Hazor la ville de Jabin.
Ainsi, dans la lutte chrétienne des siècles, la partie ardue revient à ceux qui souffrent de la tyrannie du temporel et voient clairement le désespoir de la vie sans religion. L'évangile du Christ est particulièrement précieux pour les hommes et les femmes dont le sort est dur, dont l'avenir terrestre est obscurci. Les sacrifices pour la cause de Dieu sont généralement faits par ceux-ci. Dans son grand dessein, dans sa profonde connaissance des faits de la vie, notre Seigneur s'est joint aux pauvres et leur a laissé une bénédiction spéciale.
Ce n'est pas que les hommes qui vivent dans le confort soient indépendants de l'Évangile, mais ils sont tentés de le penser eux-mêmes. Dans la mesure où ils sont enfermés parmi les possessions et les revendications sociales, ils sont susceptibles, bien que pieux, de manquer cet appel même qui est le message de l'Évangile pour eux. Bien intentionnés mais absorbés, ils peuvent rarement s'efforcer d'entendre et de faire jusqu'à ce qu'une calamité personnelle ou un désastre public les réveille à la vérité des choses.
Le soutien constant des ordonnances et du travail chrétiens de nos jours est en grande partie l'honneur des personnes qui ont leur pleine part dans la lutte pour les nécessités terrestres ou une humble position dans les rangs des indépendants. Le paradoxe est réel et frappant ; il réclame l'attention de ceux qui rêvent vainement qu'une société confortable deviendrait certainement chrétienne, car l'effet suit la cause. Tandis que la religion du Christ assure la justice et le bien-être temporel, bénissant même l'incroyant, tandis qu'elle ouvre la voie à un niveau élevé d'ordre social, ces choses n'ont en elles-mêmes aucune valeur pour les hommes non spirituels : il est vrai que l'homme ne peut jamais vivre de pain seulement, mais de paroles qui sortent de la bouche de Dieu.
La véritable armée de la foi est en grande partie tirée des rangs des travailleurs et des personnes lourdement chargées. Pourtant pas tout à fait. Nous comptons de nombreuses et belles exceptions. Il y a des riches qui sont moins mondains que ceux qui ont peu. Beaucoup dont le sort est loin de l'ombre de la tyrannie dans des vallées verdoyantes et agréables sont les premiers à entendre et à répondre le plus rapidement à chaque appel du capitaine de l'armée du Seigneur. Leurs biens ne sont rien pour eux.
Dans la bataille spirituelle, tout est dépensé, la connaissance, l'influence, la richesse, la vie. Et si vous cherchez les exemples les plus élevés du christianisme, une foi pure, vive et belle, une générosité qui révèle le plus clairement le Maître, une passion pour la vérité dévorant tous les égards inférieurs, vous les trouverez là où la culture a fait de son mieux pour le l'esprit et la bonté de la providence ont allumé une gracieuse humilité et une abondante douceur de cœur.
Les vanités vulgaires de leurs camarades de rang et de richesse semblent ce qu'elles sont à ces derniers, les jouets criards d'enfants qui n'ont pas encore vu la gloire et le but de la vie. Et comment les hommes et les femmes peuvent-ils entendre le clairon de la guerre chrétienne sonner au-dessus des vallées de la dégradation et de la peur, voir le concours divin déferler sur la terre, et ne pas percevoir qu'ici et ici seulement est la vie ? Les hommes jouent à l'art politique et se refroidissent à mesure qu'ils intriguent ; ils jouent au financement et se chiffrent en une somme monstrueuse ; ils travaillent à leur guise jusqu'à ce que Satan lui-même puisse les plaindre, car au moins il a un but à servir.
Pendant ce temps, on leur offre la vigueur, l'entrain, l'éclat d'une ambition et d'un service dans lesquels aucun esprit ne se lasse et aucun cœur ne se flétrit. Ce qui est étrange, c'est que si peu de nobles, si peu de puissants, si peu de sages entendent le cri aigu de la croix comme un cri de vie et de puissance.
Parmi les tribus qui se sont tenues à l'écart du grand conflit, plusieurs sont spécialement nommées. Des messagers sont allés au pays de Ruben au-delà du Jourdain, et ont porté la croix ardente à travers Basan. Dan a été convoqué et Asher du havre de la mer. Mais ceux-ci n'ont pas répondu. Ruben a en effet des recherches du cœur. Certains se souviennent de l'ancienne promesse faite à Shittim dans la plaine de Moab, qu'ils aideraient leurs frères qui passaient à Canaan, ne refusant jamais d'assistance jusqu'à ce que le pays soit entièrement possédé.
Moïse les avait solennellement chargés de ce devoir, et ils s'étaient liés par une alliance : « Ce que le Seigneur a dit à tes serviteurs, nous ferons ainsi. Quelque chose aurait-il pu être entrepris de manière plus sérieuse, plus décisive ? Pourtant, lorsque cette heure de besoin est arrivée, bien que le devoir incombe à la conscience, rien n'a été fait. Le long des cours d'eau de Galaad et de Basan, il y avait des troupeaux à garder, à protéger des Amalécites et des Madianites du désert, qui seraient sûrs de faire un raid en l'absence des combattants.
Pour Asher et Dan, la référence est peut-être quelque peu ironique. Les « navires » de commerce, le « havre de la mer » n'étaient guère pour ces tribus, et leur ambition maritime leur faisait une indigne excuse. Ils avaient peut-être un peu de pêche, quelque petit commerce sur la côte, et si petit que fût le gain, cela remplissait leur cœur. Asher « demeurait près de ses ruisseaux ». Ce n'est pas à une fête religieuse que Déborah et Barak ont appelé les tribus.
C'est un devoir sérieux et dangereux. Pourtant, l'appel du devoir devrait venir avec plus de puissance que n'importe quelle invitation même à la jouissance spirituelle. Le grand rassemblement religieux a son utilité, son charme. Nous connaissons l'attrait de la convocation bondée dans laquelle l'espérance et l'enthousiasme chrétiens sont ravivés par des paroles émouvantes et des exemples frappants, la foi s'élevant haut alors qu'elle voit la vaste mission de la vérité évangélique et entend de lèvres éloquentes l'histoire d'un jour moderne de la Pentecôte.
Pour beaucoup, parce que leur propre vie spirituelle est terne, la routine quotidienne et hebdomadaire des choses devient vide, vaine, insatisfaisante. Dans le cercle commun même de l'exercice religieux valorisé, la chaleur et la promesse du christianisme semblent manquer. Dans la convention, ils semblent être réalisés comme nulle part ailleurs, et la persuasion que Dieu peut y être ressenti d'une manière spéciale s'empare du peuple chrétien.
Ils ont raison dans leur désir ardent d'être portés par le flot de la grâce rédemptrice, mais nous devons nous demander ce qu'est la vie de foi, comment la nourrir au mieux. Avoir une part personnelle dans la controverse de Dieu avec le mal, avoir une place même obscure dans la lutte réelle de la vérité contre le mensonge, cela seul donne confiance dans le résultat et le pouvoir de croire. Ceux qui sont en contact avec la réalité spirituelle parce qu'ils ont leur propre témoignage à rendre, leur propre veille à garder à quelque avant-poste, trouvent un stimulant dans l'urgence du devoir et l'exultation dans la conscience du service.
Les hommes recherchent souvent dans les réunions publiques ce qu'ils ne peuvent trouver que dans les voies privées de l'effort et de l'endurance ; ils recherchent la joie de la moisson alors qu'ils devraient être en train de semer ; ils voudraient être acclamés par le chant de la victoire quand ils seraient réveillés par la trompette de la bataille. Et le résultat est que là où le travail spirituel attend d'être fait, il y en a peu pour le faire. Examinez l'état de toute église chrétienne, comptez ceux qui sont profondément intéressés par son efficacité, qui font des sacrifices de temps et de moyens, et opposez-vous à ceux-ci les tièdes, qui acceptent ignoblement la disposition religieuse qui leur est faite et se plaignent peut-être qu'elle n'est pas aussi bon qu'ils le souhaiteraient, que le progrès n'est pas aussi rapide qu'ils le pensent, - l'une classe est de loin plus nombreuse que l'autre.
De même qu'en Israël deux ou trois fois plus de personnes auraient pu répondre à l'appel de Barak, de même dans chaque église les résolus, les énergiques et les dévoués sont peu nombreux par rapport à ceux qui sont capables d'énergie et de dévotion. On prétend parfois que le culte de la bonté et l'idéal chrétien commandent aujourd'hui plus que jamais l'esprit des hommes, et la preuve semble à portée de main. Mais, après tout, n'est-ce pas le goût religieux plutôt que le respect qui grandit ? La culture de soi conduit beaucoup à une certaine admiration du Christ et à une forme de discipulat.
Le culte chrétien est apprécié et la philanthropie chrétienne aussi, mais lorsque la liberté spirituelle de l'humanité exige un certain effort de l'âme et de la vie, nous voyons ce que la religion signifie : un geste de la main au lieu d'enthousiasme, un abonnement au lieu d'un service attentionné. Est-ce une culture chrétienne ou égoïste qui se contente de concessions fragmentaires et de mécénat complaisant à l'égard des revendications des « inférieurs » sociaux ? Qu'il y ait une large diffusion du sentiment religieux est assez clair ; mais à bien des égards, ce n'est que du dilettantisme.
Remarquez l'histoire des tribus qui étaient à la traîne au jour de l'appel du Seigneur. Qu'entendons-nous de Ruben après cela? "Instable comme l'eau, tu n'excelleras pas." Avec Gad, Ruben possédait un pays splendide, mais ces deux-là se sont évanouis dans une sorte de barbarie, maintenant à peine leur séparation des races sauvages du désert. Asher souffrit également du contact avec la Phénicie et perdit contact avec les tribus les plus fidèles.
C'est donc toujours le cas. Ceux qui se dérobent au devoir religieux perdent la force et la dignité de la religion. Bien que grandement favorisés par leur place et leurs dons, ils tombent dans cette impuissance spirituelle qui signifie défaite et extinction.
"Maudissez Meroz, dit l'ange de l'Éternel, maudissez amèrement ses habitants, car ils ne sont pas venus au secours de l'Éternel contre les puissants." C'est un jugement sévère sur ceux dont l'assistance active était, humainement parlant, nécessaire au jour de la bataille. Les hommes seulement se retenaient, se retenaient dans le doute, supposant qu'il était vain que les Hébreux se jettent contre les chars de fer de Sisera.
N'étaient-ils pas prudents, en regardant l'affaire dans tous les sens ? Pourquoi une malédiction si lourde devrait-elle être prononcée sur des hommes qui ne cherchaient qu'à sauver leur vie ? La réponse est que l'histoire profane maudit de tels hommes, ceux de Sparte par exemple auxquels Athènes envoya en vain alors que la bataille de Marathon était imminente ; et en outre que Christ a déclaré la vérité qui est pour tous les temps : « Quiconque sauvera sa vie la perdra.
« Érasme était un homme sage ; pourtant il a fait la grande bévue. Il a vu clairement les erreurs du romanisme et le misérable esclavage dans lequel il gardait les âmes des hommes, et s'il avait rejoint les réformateurs, son jugement et son savoir seraient devenus une partie de la vie progressive du monde. Mais il se retenait de douter, de critiquer, un ami de la Réforme mais pas un apôtre de celle-ci. Admirez l'esprit, le raisonneur, le philosophe, il doit toujours y avoir un jugement sévère de celui qui, professant aimer la vérité, déclara qu'il n'avait aucune envie de mourir pour elle.
Nombreux sont ceux qui, sans l'intelligence d'Érasme, voudraient passer pour catholique en sa compagnie. La famille de Meroz est nombreuse, et ils ne pensent pas à une quelconque interdiction qui pèse sur eux. Est-ce un danger fantaisiste, une simple erreur d'opinion sans aucun péril, que nous signalons ici ? Les gens le pensent ; les jeunes hommes surtout le pensent et dérivent jusqu'à ce que le jour du service soit passé et qu'ils se retrouvent sous le mépris de l'homme et le jugement du Christ. « Seigneur, quand t'avons-nous vu étranger ou en prison et ne t'avons-nous pas servi ? » "Éloignez-vous de Moi, je ne vous ai jamais connu."
3. Jaël, un type d'assistants sans scrupules d'une bonne cause.
L'erreur a longtemps prévalu que la religion peut être aidée en utilisant les armes du monde, en agissant dans le tempérament et l'esprit du monde. De ce mensonge malicieux sont nés tout l'orgueil et la vaine gloire, les rivalités et les persécutions qui assombrissent le passé de la chrétienté, survivant sous des formes étranges et pitoyables jusqu'à nos jours. Si nous frissonnons à la trahison de l'acte de Jaël, que dirons-nous de ce qui, pendant de nombreuses années, a envoyé des victimes dans les cachots de l'inquisition et au bûcher au nom du Christ ? Et que dirons-nous maintenant de cet assassinat moral qui, d'une tente à l'autre, n'est pas considéré comme un péché contre l'humanité, mais comme un service de Dieu ? Parmi nous, il y en a trop qui souffrent de blessures vives et purulentes qui ont été infligées dans la maison de leurs amis, oui, au nom du seul Seigneur et Maître.
Le combat de la vérité est un combat franc et honorable, servi à aucun moment par ce qui est faux, fier ou bas. Pour un ennemi, un chrétien doit être chevaleresque, et certainement pas moins pour un frère. En admettant qu'un homme se trompe, il lui faut un médecin, non un bourreau ; il a besoin d'un exemple, pas d'un poignard. Jusqu'où allons-nous plus loin par les méthodes de l'opprobre et de la cruauté, les insinuations et le murmure du soupçon ? D'ailleurs, ce ne sont pas les Siseras aujourd'hui qui sont traités de cette manière.
C'est le « schismatique » au sein du camp sur lequel tombe un certain Jaël à coups de marteau et de clou. Si une église ne peut se tenir seule, approuvée par la conscience des hommes, elle ne sera certainement pas aidée par un retour à l'humeur de la barbarie et de l'art du monde. "Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour renverser des forteresses."